L'ex-chef de l'Union nationale et ex-ministre Rodrigue Biron est décédé

Marc-André Gagnon et Rémi Nadeau
Le dernier véritable chef de l'Union nationale et ex-ministre péquiste sous René Lévesque, Rodrigue Biron, est décédé à quelques semaines de son 91e anniversaire, a appris notre Bureau parlementaire.
L'ancien député de Lotbinière (1976-1985) a rendu l'âme mardi matin. Celui qui a combattu un cancer il y a quelques années recevait des soins en résidence depuis un certain temps.
Homme d'affaires très impliqué dans sa région d'origine, M. Biron a commencé sa carrière en prenant la relève de la Fonderie Ste-Croix, précédemment dirigée par son père Henri. Comme son père, il a été maire de Sainte-Croix, dans la MRC de Lotbinière.
Dans les années 1970, Rodrigue Biron fait le saut en politique provinciale et devient chef de l'Union nationale. Lors de la fameuse élection de 1976, Biron parvient à se faire élire à l’Assemblée nationale avec 10 autres députés de l'Union nationale, après avoir affronté le Parti Québécois de René Lévesque, qui est alors porté au pouvoir.

En 1980, il quitte l'Union nationale en annonçant son intention de voter pour le camp du Oui au référendum. Il joint les rangs du Parti Québécois et est réélu dans Lotbinière l'année suivante.
René Lévesque lui confie le poste de ministre de l'Industrie et du Commerce. Dans ce rôle, il se fait notamment connaitre avec le plan Biron, qui visait à soutenir des PME pendant la crise économique.
Avant d'être défait en 1985, M. Biron pilote une opération de privatisation des succursales de la Société des alcools du Québec, que Robert Bourassa annule à son arrivée au pouvoir.
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M. Biron retourne ensuite en affaires. Il a entre autres fait partie du conseil d'administration de la Caisse de dépôt et placement du Québec, en 1995 et a été nommé la même année président de Technologies M4, une filiale d'Hydro-Québec.
En 1997, il mord la poussière en se mesurant à Gilles Duceppe lors d’une course à la chefferie au Bloc québécois.
«C’est quelqu’un qui s’est tenu debout» s’est remémoré avec tristesse M. Duceppe, qui recevait de ses nouvelles à l’occasion. Même pendant la course, M. Duceppe avait des «relations très correctes» avec lui.
Un homme impliqué
M. Biron est demeuré fortement impliqué dans sa région et a notamment été nommé patriote de l'année en 2024, par la Société nationale des Québécoises et des Québécois de Chaudière-Appalaches (SNQCA).

L'actuel ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a fait ses débuts en affaires avec M. Biron. En entrevue avec La Presse pendant la pandémie, M. Dubé avait raconté comment M. Biron lui avait inspiré le sens de l’État, raison première de son implication politique.
«J’apprends avec émotion le décès de Rodrigue Biron. J’ai eu la chance de travailler en affaires à ses côtés et je garde le souvenir d’un homme passionné du Québec et généreux. Mes pensées accompagnent sa famille et ses proches», a confié M. Dubé au Journal, en réaction au décès de M. Biron.
«C'est un homme qui était très aimé», se souvient l’ex-député bloquiste de Lotbinière Odina Desrochers, qui était lié d’amitié avec M. Biron depuis son arrivée dans le mouvement souverainiste. Tout récemment, «j'ai eu le privilège de jaser avec lui une dernière fois», a relaté M. Desrochers, qui discutait souvent de politique avec lui.