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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Décès de l'écrivain iranien Réza Baraheni, exilé au Canada

Photo courtoisie
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AFP

2022-03-25T16:52:18Z
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L'écrivain et poète iranien Réza Baraheni, grand nom de la littérature persane victime de censure dans son pays, est décédé à l'âge de 86 ans au Canada, où il vivait en exil depuis des années, ont annoncé vendredi les médias iraniens. 

Né en 1935 dans une famille turcophone modeste, à Tabriz, dans le nord-ouest de l'Iran, l'oeuvre prolifique de Baraheni comprend des romans, des poèmes mais aussi des critiques et essais théoriques littéraires.

Titulaire d'un doctorat en littérature anglaise de l'université d'Istanbul, l'écrivain a aussi enseigné à l'université de Téhéran de 1964 à 1982.

Il a été l'un des fondateurs en 1968 de l'association des écrivains iraniens, luttant contre la censure sous le régime du Shah.

Quelques années plus tard, il écrit « Les saisons en enfer du jeune Ayyâz », roman dans lequel il raconte l'histoire de l'amour interdit entre le roi iranien Mahmoud de Ghazni et son esclave Ayyâz.

Censurée par la monarchie à cause de son contenu jugé « immoral », cette oeuvre de Baraheni reflète les romans provocateurs de Georges Bataille et du Marquis de Sade.

Le roman, qui n'a jamais été publié en Iran, a été traduit et publié en 2000 en France.

L'écrivain dissident est arrêté en 1973 et détenu trois mois par les services secrets du Shah pour avoir protesté contre la censure.

Interdit d'enseignement, il organise après la Révolution islamique des ateliers d'écriture et des cours de littérature dans le sous-sol de sa maison.

A partir de la fin des années 1990, il doit partir en exil avec sa famille au Canada, où il enseignera la littérature comparée à l'Université de Toronto.

Ces dernières années, plusieurs de ses romans ont été traduits en français, dont « Shéhérazade et son romancier: ou l'Auschwitz privé du Dr Charifi » ainsi que « Elias à New York ».

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