Décédée à cause d’un chauffard intoxiqué: «On ne veut pas pleurer nos morts, on veut les prévenir», dénonce son père

Le père de la jeune Jessica, décédée en 2017 dans un accident de la route impliquant un chauffard intoxiqué, est furieux contre le gouvernement Legault en raison du manque d’initiatives pour réduire le taux d’alcool légal à 0,05%.

• À lire aussi: Baisse du taux d’alcoolémie au volant: il est temps d’agir comme gouvernement responsable

• À lire aussi: Ivre au volant, elle tue une mère venue au Québec pour offrir une vie meilleure à ses enfants

• À lire aussi: Famille «déchirée» par un conducteur aux facultés affaiblies: les identités des trois jeunes victimes dévoilées

Antoine Bittar lutte aux côtés de son épouse, Elizabeth Rivera, depuis la mort de leur fille pour sensibiliser le gouvernement aux décès en lien avec l’alcool au volant.

«On ne veut pas pleurer nos morts, on veut les prévenir», a-t-il déclaré d’emblée au micro de Sophie Durocher, à QUB radio et télé.

Le père de famille avait essayé de communiquer directement avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), mais celle-ci lui a précisé qu’il devait contacter le ministère des Transports.

«Pour eux, ça n’avait pas tellement l’air important», a-t-il illustré.

• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Sophie Durocher, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

De nombreuses associations, comme CAA-Québec, et des coroners recommandent depuis des années la réduction de l’alcoolémie à 0,05% au volant.

«On se bat contre un gouvernement qui nous dit non, qui nous donne des raisons qui ne fonctionnent pas et il nous regarde et il rit de nous, a-t-il déploré. C’est ça qui me fâche. Il rit des victimes, il rit des gens qui sont passés à travers une tragédie. Ça ne devrait pas se faire. C’est un gouvernement irresponsable.»

«Courage politique»

Antoine Bittar compare l’enjeu de l’alcool au volant au combat des ceintures de sécurité.

«Au début, personne ne voulait le faire, a-t-il expliqué. Par après, ça a été une obligation. Il y a eu un courage politique. Et avec ce courage politique, les chiffres ont démontré que le taux de mortalité est descendu.»

L’homme a d’ailleurs déposé sa première pétition à l’ancien ministre des Finances Carlos Leitão, puis une deuxième avec le député du Parti libéral du Québec (PLQ) Monsef Derraji.

M. Bittar a également précisé avoir discuté de l’enjeu avec plusieurs candidats à la course à la chefferie du PLQ, dont Karl Blackburn et Pablo Rodriguez.

Le père de famille a finalement spécifié avoir reçu le soutien du député solidaire Étienne Grandmont.

«En mettant le 0,05%, avec le nombre d’années qui vont se passer, il y aura moins de récidivistes, il y aura beaucoup moins d’accidents», a-t-il appuyé.

Écoutez l’entrevue intégrale dans l'extrait ci-dessus.