Festival international de Jazz: George Benson, Rémi Bolduc et Rémi Cormier en action

Frédérique De Simone
George Benson a ouvert la 43e édition du Festival international de Jazz de Montréal (FIJM), jeudi soir, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts où il a également reçu Prix Montréal Jazz Festival Spirit.
Le chanteur et guitariste, qui vient tout juste de célébrer son 80e anniversaire, s’est présenté sur les planches vers 20h45 où une salle comble et impatiente l’attendait. Les sifflements et les vagues d’applaudissements se sont succédé aux cinq minutes à partir de 20h30 jusqu’à son arrivée sur les planches.
Une fois l’artiste sur scène, le public s’est montré très chaleureux à son égard, l’accueillant debout et ne manquant pas de l’encourager dans ses envolées lyriques vertigineuses.

Avec une voix presque aussi claire que dans ses jeunes années, à travers de laquelle des essoufflements se faisaient parfois entendre, le jazzman a ouvert son concert avec la reprise de Roberta Flack «Feel Like Makin' Love», avant d’enchaîner avec «Don’t Let Me Be Lonely Tonight» de James Taylor.
Il a aussi joué certains de ses morceaux les plus populaires, dont «Love X Love», «Nothing's Gonna Change My Love for You» et «Give Me the Night», tiré de son album du même nom réalisé par Quincy Jones, en 1980, pour laquelle évidemment personne dans la salle Wilfrid-Pelletier n’a pu rester calé dans son siège. Les spectateurs sont d’ailleurs demeurés debout pour la présentation de son groupe qui a suivi.

Sa contribution exceptionnelle à la musique soulignée
Vêtu d’un magnifique pantalon de velours, George Benson a vu sa «contribution exceptionnelle à la musique» être soulignée jeudi soir par le FIJM, à la toute fin de sa présentation.
Il a reçu de la main d’Alain Simard, le fondateur du FIJM, le Prix Montréal Jazz Festival Spirit, qui souligne «la qualité et l’innovation de l’œuvre ainsi que l’influence déterminante d’un artiste sur l’ensemble de la musique populaire internationale».
«Je mettrais ce prix dans mon bureau pour me remémorer de tout le chemin accompli à travers ces années», a déclaré George Benson à son public montréalais, rencontré pour la première fois à 19 ans. Il s’est depuis produit une dizaine de fois au Festival de Jazz. Sa première fois remonte au milieu des années 1970.
Le chanteur a conclu la soirée avec «On Broadway», où un air de fête s'est emparé de la grande salle de la Place des Arts. Les gens se sont de nouveau levé pour danser et appuyer en applaudissement le solo de batterie.
C’est la chanteuse italo-américaine Melissa Errico qui s’est chargée de réchauffer la salle. S’exprimant tantôt en français, tantôt en anglais, elle a notamment repris «La Valse des Lilas» de Michel Legrand.
L’entrée en scène des Québécois Rémi Cormier et Rémi Bolduc
Le saxophoniste Rémi Bolduc a présenté en début de soirée, au Studio TD, les pièces de son plus récent opus, «Les esprits oubliés», qu’il a composé en pleine pandémie.
Devant une salle comble, il a joué notamment les morceaux «Confinement forcé», «Game over» et «Une petite marche», qui a été inspiré des promenades qu’il faisait avec son chien et le chien de ses beaux-parents, alors que seuls les propriétaires de chiens pouvaient sortir pendant le couvre-feu.
Sur scène l’accompagnaient Marie-Fatima Rudolf au piano, Ira Coleman à la contrebasse, Jim Doxas à la batterie et comme invité spécial, le saxophoniste ténor Jerry Bergonzi.
Au même moment, se produisait sur la Scène TD le – très prometteur – trompettiste Rémi Cormier, âgé d’à peine 30 ans. Le musicien y a présenté les pièces de son album «Glimpse». Il a notamment donné vie à son morceau «Destor», qu’il a dédié à ses parents tandis que le soleil amorçait sa descente sur la Place des festivals, avant d’enchaîner avec «The Depth». Il s’est gardé «A Place Of Anger» pour compléter son programme.
Le trompettiste est parvenu à attirer jeudi en début de soirée un public varié, réunissant autant des familles, des collègues de bureau que des couples ou des personnes seules de différents acabits.
Il était accompagné sur scène de son ensemble formé d’Elli Miller-Maboungou, Abdel Grooz, Dave François, Ronny Desinor, Jules Payette et Théo Abellard.