Port du kirpan à l’Assemblée nationale: Pablo Rodriguez promet de ne pas rouvrir le débat

Accusé par ses adversaires politiques de transformer le Parti libéral du Québec en succursale du Parti libéral du Canada, Pablo Rodriguez promet de ne pas rouvrir le débat sur le port du kirpan à l’Assemblée nationale.

• À lire aussi: Lever l’interdiction du kirpan à l’Assemblée nationale? Une réflexion s’impose, selon une députée libérale

«Le kirpan n’est pas permis à l’Assemblée nationale et je n’ai aucune intention de revisiter cette question. Ce débat est derrière nous», a-t-il fait valoir mardi soir, dans une déclaration transmise à notre Bureau parlementaire.

Plus tôt en journée, péquistes et caquistes ont dénoncé la plus récente sortie de la députée libérale Brigitte Garceau. Après une rencontre avec Pablo Rodriguez et des leaders sikhs de sa circonscription, la députée de Robert-Baldwin s’est montrée favorable à une réflexion sur la possibilité de permettre de nouveau ce poignard sacré au parlement. Une idée qui a fait aussi des mécontents chez les rouges.

Rappelons que le kirpan est interdit dans l’enceinte de l’Assemblée nationale depuis 15 ans maintenant. À deux reprises depuis, les tribunaux ont donné raison aux élus du Québec de pouvoir établir leurs propres règles de sécurité, même s’il y a une atteinte à un droit constitutionnel.

Dérives communautaristes

«Les Québécois souhaitent davantage de laïcité, pas un retour en arrière, a déploré le leader souverainiste Paul St-Pierre Plamondon sur ses réseaux sociaux. Le PLQ est devenu une succursale du PLC. Pablo Rodriguez cherche à importer les pires dérives communautaristes et multiculturalistes de Justin Trudeau. Il doit reculer.»

Le premier ministre François Legault a aussi vivement réagi. «Le premier engagement de Pablo Rodriguez comme chef du Parti libéral est donc de rouvrir le débat sur le port du kirpan, poignard sikh, à l’Assemblée nationale. Les libéraux de Pablo Rodriguez veulent nous faire reculer 15 ans en arrière! Il n’en est pas question», a fait valoir son cabinet.

Un débat clos

L’idée de rouvrir ce débat a aussi fait des mécontents dans le camp libéral. C’est le cas de l’ancienne ministre Christine St-Pierre, qui était là au moment où les élus québécois ont choisi de proscrire le port du petit couteau courbé au parlement.

«Ça a été réglé il y a 15 ans sous Jean Charest, je pense que c’est une question qui ne doit pas être remise sur la table, à mon avis, pour le PLQ», a confié celle qui a toujours sa carte de membre du parti.

Selon l’ex-parlementaire, les députés ont fait le tour de la question à l’époque.

Élue de la circonscription montréalaise d’Acadie pendant quinze ans, Christine St-Pierre croit que les politiciens ont un rôle d’éducation à faire auprès de leurs commettants. Ainsi, ils doivent «expliquer que la décision a été prise et que ça relève de l’Assemblée nationale», insiste-t-elle. 

Le nouveau capitaine libéral assure que le débat est clos. «Je n’ai d’ailleurs jamais tenu de propos qui remettraient en question cela. Je trouve désolant et malhonnête que le cabinet du premier ministre Legault et le chef du PQ véhiculent de fausses informations à mon sujet. Un 24 juin, on devrait rassembler les Québécois et non faire de la petite politique», a insisté Pablo Rodriguez.