Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

De «roadie» dans le bus de tournée à directeur général de la Salle Albert-Rousseau

Claude Desormeaux est directeur général de la Salle Albert-Rousseau, à Québec, depuis 2014.
Claude Desormeaux est directeur général de la Salle Albert-Rousseau, à Québec, depuis 2014. Photo Jean-Philippe Guilbault
Partager
Photo portrait de Jean-Philippe Guilbault

Jean-Philippe Guilbault

2024-04-13T04:00:00Z
Partager

C’est son parcours dans les autobus de tournée de plusieurs grands noms de la musique québécoise qui a formé Claude Desormeaux dans son rôle de directeur de la Salle Albert-Rousseau.

Celui qui affirme avoir tout appris «sur le tas» confirme avoir eu la piqûre pour le monde du spectacle en devenant technicien de scène très jeune dans les années 1980.

«Ç’a comme été la lumière qui dit: "Ok, c’est vraiment ça que j’ai le goût de faire!"» raconte celui qui pilote maintenant l’une des grandes salles de spectacles de Québec.

Dans ses jeunes années sur la route, avec notamment Michel Rivard, Paul Piché ou Richard Séguin, Claude Desormeaux affirme avoir vécu «l’âge d’or des tournées» et y a appris un sens de l’organisation qui a fait sa marque.

«Rapidement, je suis devenu directeur de tournée. J’avais donc cette facilité à organiser, de gestion», explique-t-il. C’est «la passion» pour ce milieu qui l’a fait poursuivre malgré les longues journées sur la route.

De fil en aiguille, après la naissance de son premier enfant et de sa volonté de ne pas être un père absent, il rentre au Québec et rejoint tour à tour les organisations du Festival de jazz de Montréal, des Francofolies et du Cirque du Soleil.

Publicité

Claude Desormeaux a été sur la route avec plusieurs artistes de renom du Québec alors qu'il était technicien puis directeur de tournée.
Claude Desormeaux a été sur la route avec plusieurs artistes de renom du Québec alors qu'il était technicien puis directeur de tournée. Photo Jean-Philippe Guilbault

Il assure ne pas avoir vécu un deuil lorsqu’il a quitté le monde de la tournée. «J’avais vécu ce que j’avais à vivre et j’étais prêt pour d’autres défis», philosophe-t-il.

Est-ce qu’un jeune aujourd’hui peut aspirer à un parcours aussi atypique? «Je crois que oui, mais ça demande davantage un saut dans le vide», avance Claude Desormeaux. «Il y a du travail en masse, mais il faut avoir une lecture plus fine [du marché].»

C’est en 2014 qu’il atterrit à la Salle Albert-Rousseau avec un mandat d’expansion pour un endroit avec beaucoup de potentiel.

«Deux choses m’ont surpris et allumé: la capacité d’une grande salle et l’équipe de professionnels incroyable», énumère le directeur général.

Il raconte que les mois de juillet et d’août étaient alors toujours vides. «Pour un gars de développement comme moi, deux mois de lousse dans ce magnifique paquebot, c’était non!» tranche-t-il.

Pas juste «des vendeurs de billets»

Claude Desormeaux développe alors une programmation autour de comédies musicales. «La clientèle était vraiment avide de ce type d’événements, d’autant plus pendant la saison estivale.»

La Salle Albert-Rousseau a même mis sur pied un partenariat avec le Théâtre Saint-Denis, à Montréal. «Les producteurs savent maintenant qu’ils peuvent nous proposer un projet majeur et avoir accès à deux lieux qui totalisent environ 100 000 billets», explique M. Desormeaux.

Le diffuseur garde également un œil attentif sur les artistes de la relève.

«Québec est vraiment devenu un pourvoyeur d’artistes émergents», observe-t-il. «[Les diffuseurs] on a vraiment une responsabilité [...] d’être des porteurs culturels pour l’émergence.»

Selon lui, les différents diffuseurs communiquent mieux entre eux et un artiste émergent «ne reste pas émergent bien longtemps». «Au lieu de faire des petites salles de fonds de caves, [ces artistes] vont rapidement faire les réseaux officiels», avance Claude Desormeaux.

La faillite du groupe Juste pour rire, producteur de comédies musicales notamment, met en relief, selon Claude Desormeaux, les nouvelles responsabilités des salles de spectacles.

«Les diffuseurs, nous ne sommes pas que des vendeurs de tickets. On a des compétences à l’interne de développées en production», note-t-il. «Dans les 10 prochaines années, les diffuseurs qui développeront un pendant production vont vraiment mieux s’en sortir que les autres.»

En rafale

Entreprendre, c’est? D’être à l’écoute et de saisir les occasions.

Qui t’inspire? Mes collègues diffuseurs, c’est impressionnant comment on se découvre comme réseau.

Si tu pouvais changer quelque chose dans le monde, ce serait quoi? La guerre, d’être capable d’instiller dans le cerveau de certains hommes une vision autre.

Publicité
Publicité