De retour dans la série, le Canadien a trouvé la bonne recette

Jonathan Bernier
Quarante-cinq mises en échec, 40 tirs, dont plusieurs de l’enclave. Difficile de trouver meilleure façon de créer et de garder le momentum, comme le souhaitait Martin St-Louis.
Maintenant qu’ils ont trouvé la recette pour battre les Capitals, les joueurs du Canadien doivent continuer de l’appliquer. En plus de jouer les agresseurs, les Montréalais doivent s’assurer d’attaquer la zone adverse par le centre.
Dans ce troisième match, ce fut la clé du succès. En prenant de la vitesse en territoire neutre et à la ligne bleue adverse, les attaquants du Tricolore ont forcé la défense des visiteurs à reculer, ouvrant du même coup la portion névralgique de leur forteresse.
Les buts marqués par Juraj Slafkovsky et Alex Newhook furent directement l’œuvre de ce type d’entrée de zone. Limité à la périphérie du territoire des Capitals, à Washington, le Canadien a, cette fois, pris d’assaut l’enclave de l’adversaire.

«C’était une guerre de tranchées. Et on était là tous ensemble», a fait valoir, à juste titre, l’entraîneur-chef du Canadien, après coup.
Nick Suzuki a marqué de cet endroit, tout comme Cole Caufield, parvenu à se faire oublier derrière les défenseurs adverses.
Attaquer le demi-cercle du gardien, c’est également ce qui a permis à Alexandre Carrier de niveler la marque dans la dernière minute de la première période. Tout juste avant que le défenseur ne décoche son tir de la ligne bleue, Newhook et Jake Evans ont créé une certaine confusion en mettant Logan Thompson à l’épreuve de façon plutôt rapprochée.
La tête froide
Et quand l’entrée de territoire en possession de la rondelle ne fonctionnait pas, on a gardé les choses simples: placer le disque derrière les défenseurs tout en s’assurant de la récupérer en premier ou, dans le cas contraire, de leur faire payer le prix.
C’est de cette façon que Josh Anderson (six), Brendan Gallagher (cinq) et Emil Heineman (cinq) ont mené la charge. Une intensité et une agressivité qui ont limité le temps de réaction et l’espace des joueurs des Capitals.
Par conséquent, ceux-ci ont commis, selon les statistiques officielles, 17 revirements. Mais en réalité, on a pu en compter près d’une dizaine de plus.
Cette capacité à choisir le bon jeu nécessite de garder la tête froide, de ne pas se laisser emporter par les émotions. Disons que vendredi soir, ce fut sans aucun doute un aspect difficile à maîtriser pour une jeune équipe comme le Tricolore.
Il aurait été facile de perdre les pédales après l’échauffourée impliquant Josh Anderson et Tom Wilson sur le banc des Capitals (les deux joueurs ont reçu une amende de 5000$ à la suite de cet incident).
Cole Caufield venait tout juste de donner les devants aux siens et les visiteurs souhaitaient brasser un peu la soupe. Mais les hommes de St-Louis ne sont pas tombés dans le panneau.
«On a su rester calme et concentré sur la tâche à accomplir», a répété, à quelques occasions, St-Louis.
Cette fois, ils seront prêts
Cela étant dit, on peut être assuré que Spencer Carbery et ses adjoints sauront apporter les ajustements nécessaires. Alex Ovechkin et plusieurs de ses coéquipiers sont de fins renards expérimentés.
La foule, qui sera assurément aussi bruyante, n’aura peut-être pas un impact aussi grand.
Autant, les jeunes joueurs du Canadien ont été quelque peu pris par surprise par l’intensité des séries éliminatoires, en lever de rideau de cette confrontation, à Washington, autant ceux des Capitals ont dû faire le saut en entendant la ferveur de la foule du Centre Bell.
On n’avait qu’à jeter un coup d’œil au banc des visiteurs pendant les hymnes nationaux pour constater que certains d’entre eux étaient impressionnés par ce qu’ils avaient sous leurs yeux et dans leurs oreilles.
Cette fois, ils seront prêts à ce qui les attend.