Luis Oliva de retour à l’écran après 10 ans d’absence


Sarah-Émilie Nault
Le comédien Luis Oliva se retrouve au générique de plusieurs beaux projets au cinéma et à la télévision depuis quelques mois. Celui qui se fait encore régulièrement parler de son rôle dans la série Tag – il y a 23 ans déjà ! – est notamment de la distribution du film Respire, qui sort en salle vendredi.
« Je suis très fier de faire partie de Respire, qui est un film extrêmement humain parlant des différentes réalités d’immigrants de première et de deuxième génération, explique le comédien de 45 ans. Il y a aussi des personnages dits “québécois pure laine” qui sont dans des situations économiques plus précaires. »
L’acteur et musicien (son album Monde est sorti en 2010), parle d’un film coup de poing, touchant et très humain, et d’une histoire menant à la rencontre de deux univers. On y traite notamment de racisme et de reconnaissance des étrangers installés au Québec.

« C’est une histoire importante à raconter pour bâtir des ponts entre nous tous qui vivons ensemble au Québec », poursuit celui qui y incarne l’exigeant patron du centre d’appels où travaillent deux des personnages principaux. Sacré meilleur film québécois au Festival Cinémania l’automne dernier, Respire a aussi été présenté au Festival du nouveau cinéma (FNC). Il est le quatrième long métrage du cinéaste canadien d’origine turque Onur Karaman, venu vivre au Québec avec sa famille à l’âge de 8 ans.
Nouvelle diversité
Comédien québécois d’origine guatémaltèque, Luis Oliva est lui-même arrivé au Québec à l’âge de 7 ans. Le fait de parler trois langues le sert bien dans sa carrière d’acteur.
De retour devant la caméra après plusieurs années à œuvrer comme réalisateur de documentaires, animateur et musicien, il s’est ennuyé de développer des personnages et de plonger dans différents univers.

« Je décroche de plus en plus de rôles qui n’ont rien à voir avec le fait que je sois latino, comme dans Avant le crash ou Fragments, de Serge Boucher, ajoute celui qu’on verra dans les suites des séries Le temps des framboises et Les moments parfaits. Il y a un beau type de diversité depuis quelques années qu’il n’y avait pas avant, et cela fait plaisir à voir et à vivre. »
Beaux projets
On le verra aussi dans Richelieu, le premier long métrage de Pier-Philippe Chevigny avec Marc-André Grondin et Ariane Castellanos, dont la sortie devrait avoir lieu plus tard cette année.
Il y joue un travailleur guatémaltèque (tiens, tiens !), dont toutes les répliques sont en espagnol. Ce rôle lui a permis de vivre une scène émouvante: son personnage y chante une pièce (qu’a écrite l’acteur) devant le drapeau du Guatemala, son pays d’origine.
« Ce fut un grand moment », confie l’acteur, que l’on voit aussi dans la série abordant le dur sujet des pensionnats autochtones, Pour toi Flora.
L’artiste a récemment obtenu des fonds pour développer son premier long métrage. Une œuvre semi-autobiographique – basée sur son court métrage Chevette 83 – dans laquelle il relate un voyage à Niagara avec sa sœur et ses parents divorcés.
« J’ai toujours su que je voulais faire tout cela, ajoute-t-il. J’avais confiance que j’allais être capable. »