De Radiohead à Metallica: une trame musicale ambitieuse pour «Le plongeur»
La trame musicale du film comprend plus d’une vingtaine de chansons


Maxime Demers
Le cinéaste Francis Leclerc s’est fait plaisir en choisissant les chansons qui rythment son nouveau long métrage, Le plongeur. De Radiohead à Metallica en passant par Iron Maiden et Neil Young, la trame musicale du film réunit certaines des plus grandes stars du rock.
Pas moins de 25 chansons d’ici et d’ailleurs se retrouvent sur la trame sonore de cette adaptation très attendue du roman de Stéphane Larue. On peut y entendre du Radiohead, du Neil Young et du Ben Harper, entre autres. Plusieurs groupes métal (dont Iron Maiden et Metallica) sont aussi à l’honneur puisque le personnage principal du film – un étudiant de 19 ans qui se fait engager comme plongeur dans un restaurant, au début des années 2000 – en fait jouer souvent dans ses écouteurs.
Il est assez rare de voir une production québécoise miser sur une trame musicale aussi ambitieuse. C’est déjà arrivé notamment avec C.R.A.Z.Y., du regretté Jean-Marc Vallée, dont les droits des chansons avaient grugé à l’époque 600 000 $ du budget total de la production.
En entrevue, Francis Leclerc préfère ne pas divulguer le montant du budget qui a été alloué à la trame sonore du Plongeur. Il dit toutefois avoir mis de côté dès le départ un certain montant pour l’acquisition des droits des chansons.
«La productrice du film, Marie-Claude Poulin, a travaillé sur C.R.A.Z.Y. à l’époque, alors elle savait ce que ça coûtait, une trame sonore comme celle-là», indique le cinéaste qui a fait appel au superviseur musical Joss Dumas pour la négociation des droits d’auteur des chansons.
«J’ai accepté de faire des concessions pour pouvoir mettre cet argent-là de côté pour avoir la musique que je voulais.»
Réponses rapides
Francis Leclerc a été agréablement surpris par les réponses rapides – et enthousiastes – de certains gros noms de la musique internationale.
«Le taux de réponse a été extraordinaire, lance-t-il. Quand Neil Young te dit oui en deux jours la même semaine où il a décidé de quitter Spotify, tu te dis : wow !»
«Ç’a été super rapide aussi avec Thom Yorke de Radiohead. Il s’est assuré que c’était un petit film indépendant, il a voulu connaître ma démarche, savoir pourquoi on voulait cette chanson-là à ce moment-là dans le film. Je lui ai écrit que le personnage du film était accro au jeu et que leur chanson [Like Spinning Plates] jouerait à un moment où il retournait jouer aux machines à sous. Quarante-huit heures plus tard, j’ai reçu une réponse me disant qu’il avait parlé au groupe et que tout le monde était d’accord. C’est génial quand ça se passe comme ça.»
Chansons québécoises
En entrevue avec Sophie Durocher sur les ondes de QUB radio en décembre, Xavier Dolan a dit avoir dû renoncer à une dizaine de chansons québécoises pour sa série La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé parce qu’une maison de disques ne répondait pas à ses appels.
Francis Leclerc dit avoir eu des problèmes similaires «à cause des mêmes compagnies de disques».
«Ce qui m’a aidé, c’est que plusieurs des artistes québécois qu’on entend dans le film, comme Dumas et Stefie Shock, je les connais bien, souligne-t-il. On s’est donc battus ensemble pour faire libérer les droits de leurs chansons. Mais c’est ridicule de devoir négocier aussi fort pour obtenir les droits des chansons québécoises.»
Le film Le plongeur prend l’affiche le 24 février.
Quelques-unes des chansons du film :
Fade to Black, de Metallica
Seventh Son of a Seventh Son, de Iron Maiden
Smack My Bitch Up, de The Prodigy
Faded, de Ben Harper
Like Spinning Plates, de Radiohead
Block Rockin' Beats, de The Chemical Brothers
Change Your Mind, de Neil Young
Got The Time, d’Anthrax
Rhyme Stealer, de Sugar Ray
Junkie Man, de Rancid
Salut Chantal, de Stefie Shock
Raton laveur, de Jean Leloup
Miss Ectasy, de Dumas
Casse-tête, d’Anonymus