Gilbert Rozon porte plainte après avoir été pris à la gorge en plein palais de justice
Le conjoint d’une femme qui l’accuse d’agression sexuelle l’aurait aussi menacé lors d’une pause

Camille Payant
Audience tendue et émotive au procès opposant Gilbert Rozon à neuf femmes: non seulement une des plaignantes l’a traité «d’osti de menteur» en pleine salle d’audience, mais le conjoint de cette dernière pourrait faire face à la justice puisqu'il aurait aussi étranglé et menacé le fondateur de Juste pour rire.
Gilbert Rozon affirme avoir été «pris par l’oreille, par la gorge» par le conjoint de la comédienne Danie Frenette, lors d’une pause. Il est depuis allé porter plainte aux constables spéciaux, qui font office de policiers à l'intérieur du palais de justice, selon TVA Nouvelles.

«Je vais te retrouver, je vais t'étouffer, je vais t'étrangler», lui aurait lancé Stefano Corbo, selon la version du fondateur de Juste pour rire. L'avocate de Gilbert Rozon, Me Mélanie Morin, a tenté de s'interposer entre les deux hommes.

Des constables spéciaux ont été appelés à intervenir sur l’étage, un événement rare dans le cadre de procès civils.
La juge Chantal Tremblay a expulsé M. Corbo et il devra suivre la suite du procès par visioconférence.
Me Morin a qualifié cette «violence» d'«extrêmement grave».
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«Osti de menteur»
Peu avant, Danie Frenette s’était emportée en salle de cour, traitant l’homme d’affaires de «menteur, un osti de menteur».
«De quoi es-tu fait pour mentir de même?» lui a-t-elle crié, visiblement secouée.
Gilbert Rozon s’est raidi et lui a lâché tout bas «pas de classe» avant d’être tassé par son équipe légale.
«Je dis la vérité, les allégations sont invraisemblables à leur face même. Pensez-y deux secondes», a ensuite indiqué aux médias Gilbert Rozon.
Il nie tout
Au quatrième jour de son témoignage, l’homme d’affaires avait nié pendant de longues minutes avoir agressé sexuellement l’artiste lors d’une fête chez lui à l’été 1988.
Danie Frenette avait alors la charge du volet des arts de la rue du festival. Son patron l’a décrite comme une employée «insécure», «impressionnée ou impressionnable».
«Imaginez Gilbert Rozon ou n’importe qui faire l’amour dans le gazon en plein jour. Je ne peux pas avoir fait l’amour devant mes invités. Je n’ai pas fait l’amour avec mes invités ni avec madame d’aucune façon», s’est emporté l’ex-magnat de l’humour.

Celle qui est désormais à la tête de l’École de théâtre du vieux Saint-Eustache avait témoigné s’être sentie «telle une survivante d’un bombardement» à la suite de l’agression alléguée.
Le Québécois de 70 ans a aussi démenti avoir agressé sexuellement Salomé Corbo, alors âgée de seulement 13 ans, lors d’une édition du Festival en 1990.
La comédienne, qui s’est fait connaître du grand public avec son rôle dans la série Unité 9, est la belle-fille de Danie Frenette.
Lors de son témoignage, celle qui ne fait pas partie des plaignantes dans ce procès avait souligné que Gilbert Rozon l’aurait traitée «d’agace» dans un bar quelques années plus tard.
«C’est faux, archifaux, c’est tellement faux que ça en est monstrueux», a lâché M. Rozon en salle d’audience.
Le procès a été mis sur pause jeudi après-midi parce que Me Morin n'avait pas «la sérénité» de poursuivre l'interrogatoire de son client. Celui-ci reprendra vendredi au palais de justice de Montréal.
Avec TVA Nouvelles
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Francis Gosselin, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
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