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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

De nombreux jeunes toujours sans emploi d’été à l’aube des vacances

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Photo portrait de Amanda  Moisan

Amanda Moisan

2025-06-21T10:00:00Z
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Alors que les vacances d’été sont à nos portes, des centaines de jeunes Québécois n’ont toujours pas décroché d’emploi d’été, faute de postes disponibles sur le marché. Des employeurs confirment que les postes vacants se font rares cette année, aggravant l’inquiétude chez les étudiants à la recherche de travail.

À quelques jours des vacances officielles pour plusieurs étudiants, la chasse à l’emploi tourne au ralenti pour des milliers de jeunes. La concurrence est féroce, mais cette année, un autre facteur s’ajoute: il y a tout simplement moins de postes à combler qu’à l’habitude, affirment de nombreux employeurs à qui nous avons parlé.

«J’ai envoyé des CV, mais je n’ai jamais eu de réponse», confie Madelyne Cantin-Cyr, 15 ans, étudiante de Repentigny. «Plusieurs employeurs ne veulent pas engager des jeunes parce qu’ils n’ont pas d’expérience, mais comment les jeunes sont censés build up de l’expérience [s’ils ne sont jamais engagés]» s’interroge-t-elle.

Photo Agence QMI, AMANDA MOISAN
Photo Agence QMI, AMANDA MOISAN

Selon les chiffres fournis par Détail Québec, le secteur du commerce de détail confirme cette baisse d’emplois disponibles. On y comptait environ 32 000 postes vacants en 2022, contre seulement 10 000 cette année, soit une chute de plus de 65%. Cette diminution touche particulièrement les emplois à temps partiel, qui sont traditionnellement occupés par des étudiants.

«Le contexte économique est incertain et les prévisions de ventes sont aussi à la baisse pour un certain nombre d’entreprises», explique le directeur général de Détail Québec, Manuel Champagne. Face à cette incertitude, plusieurs entreprises réduisent leurs embauches, raccourcissent leurs heures d’ouverture ou misent davantage sur une transition numérique.

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Photo Agence QMI, Amanda Moisan
Photo Agence QMI, Amanda Moisan

Moins de postes

Même constat dans le secteur du tourisme et du loisir. L’entreprise Les Sommets, qui regroupe plusieurs stations de ski dans les Laurentides et en Outaouais, embauche du personnel chaque été, mais les postes sont limités, alors que plusieurs employés saisonniers choisissent de rester en poste pendant l’été.

«On a 1800 employés l’hiver et ça se répercute à 400 employés pour le volet estival, ce qui fait en sorte qu’il y a peu d’opportunités d’emploi pour les jeunes qui proviennent de l’externe», souligne le directeur principal des ressources humaines, Simon Lemieux.

Photo Les Sommets
Photo Les Sommets

Au sein du Groupe Grandio, qui possède notamment les restaurants La Cage et Cochon Dingue, la rotation de personnel est aussi en baisse. «Les jeunes conservent leur emploi pendant l’année, ce qui diminue les opportunités estivales», explique Émilie Gosselin, directrice des ressources humaines. Le groupe reçoit un nombre impressionnant de CV – plus de 86 000 en six mois – pour un taux de postes vacants très bas, autour de 2%.

Photo Groupe Grandio
Photo Groupe Grandio

Face à cette stabilité de main-d’œuvre, l’entreprise n’a d’ailleurs plus besoin, depuis deux ans, de faire de campagne de recrutement.

Les restaurants font face au même défi. Chez Second Cup ou au restaurant 3 Amigos situés sur la rue Saint-Denis, à Montréal, de nombreux jeunes postulent, mais très peu sont retenus. Le manque d’expérience en service à la clientèle serait un facteur qui empêche bien des jeunes d’obtenir un premier emploi, selon les gérants de ces deux endroits. «Ils ont peur de nous engager parce qu’on est jeunes», pense Xavier Lepage, un adolescent de Montréal à la recherche d’un emploi.

Photo Agence QMI, AMANDA MOISAN
Photo Agence QMI, AMANDA MOISAN

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