De musicien à préposé aux bénéficiaires: «J’avais besoin de me sentir utile»


Yves Leclerc
En confinement et à la croisée des chemins, Antoine Breton a choisi de s’éloigner de la scène pour embrasser une carrière de préposé aux bénéficiaires. Le musicien travaille dans un CHSLD de la Rive-Sud de Québec.
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«Après deux mois de confinement, j’ai vu le titre “49 000 $ par année” écrit en grosses lettres sur la page une du Journal de Québec. Je me suis dit pourquoi pas et j’entreprenais, le lendemain, les démarches», a relaté le pianiste et guitariste.
Antoine Breton a 44 ans. Il fait de la musique depuis l’âge de 15 ans. Il a joué dans les rues de Budapest, fait trois albums avec la formation Polémil Bazar, il a été actif dans la Ligue d’improvisation musicale de Québec et il faisait partie du quatuor jazz Tea for 20’s, spécialisé dans la musique des années 1920.
«J’avais, depuis quelques années, mal à ma passion. Je trouvais ce métier difficile dans la mesure où j’ai l’impression que les gens s’intéressent moins à l’artisanat musical et j’en retirais moins de satisfaction. J’étais prêt pour ce changement», a-t-il expliqué.

Père de trois garçons de trois, neuf et onze ans, Antoine Breton a suivi la formation et il est entré en poste, le 15 septembre, dans un CHSLD de Saint-Gervais, dans Bellechasse, laissant, comme il l’a dit, son ego dans le coffre à gants de sa voiture.
«Ça va bien. J’aime ça. J’avais besoin de me sentir utile. Je me sens valorisé. Je n’ai pas l’ambition de vouloir changer le monde, mais je peux changer un peu les choses, un jour et une personne à la fois. Ce n’est pas facile tous les jours, mais je suis très content de mon choix. Je pense que je suis à ma place», a-t-il déclaré, précisant que la musique est maintenant devenue un loisir.