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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Pénurie de personnel: de mal en pis pour le système de justice

Des droits des accusés bafoués par manque d’employés

Les salles d’audience vides et fermées font maintenant partie du quotidien au palais de justice de Montréal en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
Les salles d’audience vides et fermées font maintenant partie du quotidien au palais de justice de Montréal en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Photo d'archives
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Michael Nguyen

2022-06-01T00:44:41Z
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La pénurie de personnel à la cour a poussé un détenu à déposer une requête extraordinaire, afin de forcer les tribunaux à entendre sa demande de remise en liberté, qui avait été reportée parce qu’aucune greffière n’était disponible.

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«Le manque de greffier est un problème récurrent, pour ne pas dire systémique. La situation est inacceptable dans une société démocratique», s’alarme Me Mike Junior Boudreau dans un document de cour déposé vendredi dernier.

L’avocat voulait forcer le tribunal à respecter les droits de son client, arrêté dans une affaire de violence conjugale. Il devait subir son enquête sur remise en liberté vendredi, sauf que, même si tout le monde était prêt à procéder, l’audience n’a pas pu avoir lieu.

«Une juge a fait état du fait qu’aucun greffier n’était disponible pour entendre cette cause ainsi que ceux [sic] d’autres accusés, peut-on lire dans la requête. La situation rendait donc impossible de procéder [sic].»

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Face à cela, l’avocat a donc déposé une requête urgente en affirmant que la détention de son client était illégale. Ironiquement, ce type de cause qui implique le Procureur général du Québec doit être entendue en urgence, et Me Boudreau a même pu la plaider sommairement. 

  • Écoutez la chronique de Nicole Gibeault au micro de Geneviève Pettersen sur QUB radio:

Nouveaux départs

L’affaire a ensuite été reportée à cette semaine, mais entre-temps, le tribunal a accepté de libérer l’accusé sous conditions.

Ce genre de cas risque de survenir de plus en plus souvent en raison de la pénurie de personnel de soutien, parce que des employés quittent pour aller travailler au fédéral, au municipal et au privé, où les salaires sont bien meilleurs. 

L’hécatombe s’est d’ailleurs poursuivie dans les derniers jours, avec l’annonce du départ d’un constable spécial, de deux huissiers audienciers, d’une secrétaire et d’un chef d’équipe s’occupant des plaintes criminelles et pénales.

Et cela, juste à Montréal.

«Le Conseil du trésor doit reconnaître [le problème]», avait d’ailleurs déclaré le juge en chef de la Cour supérieure du Québec Jacques R. Fournier, il y a deux semaines.

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