De Los Angeles à Paris: l’implosion


Mathieu Bock-Côté
Les émeutes de Los Angeles, faisant suite aux opérations visant l’expulsion d’immigrés illégaux menées par la police fédérale américaine, sont au cœur de l’actualité.
Certains veulent y voir la confirmation d’un tournant autoritaire de la présidence de Donald Trump. L’intervention de la Garde nationale puis l’envoi des Marines frappent l’imagination. On comprend que Gavin Newsom, le gouverneur de Californie, entend théâtraliser cet affrontement pour s’imposer médiatiquement comme le premier opposant à Donald Trump.
Histoire
Pourtant, il faut regarder ces événements à bonne hauteur pour en comprendre le sens. Et d’abord, pour comprendre ce que la Californie est devenue. Celle qu’on nommait autrefois le «Golden State» qui incarnait le rêve américain a connu une décadence.
En deux générations, elle s’est transformée en État tiers-mondisé, conjuguant socialisme et multiculturalisme. À l’échelle de l’histoire, il n’est pas interdit de voir dans ce basculement démographique une reconquista hispanique.
On trouve ailleurs des phénomènes semblables.
Alain Destehxe, sénateur honoraire belge, décrivait lundi dans Le Figaro ce que son pays était devenu.
Bruxelles est aujourd’hui une ville fondamentalement islamisée – il suffit d’y mettre les pieds pour le constater. Il n’y aura pas de retour en arrière. N’est-il pas possible de dire la même chose de Londres, où l’islamisme s’expose sans gêne? On y verra une autre manifestation du choc entre l’Occident et l’islam qui traverse les siècles, ainsi qu’une forme de conquête contre-coloniale de l’Europe.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Je ne parle évidemment pas ici des individus un par un, qui peuvent parfaitement sympathiser au-delà de leurs différences culturelles et cohabiter, mais des masses humaines qui se confrontent.
Transposons-nous en France. Il y a dix jours, à la suite de la victoire du Paris Saint-Germain, on a vu des voyous venus des banlieues piller Paris, détruire des voitures et attaquer policiers et pompiers.
Ces violences urbaines, dans la continuité des émeutes de 2023, peuvent être considérées comme des émeutes «ethniques», pour reprendre le terme utilisé à l’époque par Bruno Retailleau, devenu depuis ministre de l’Intérieur. Certains territoires administrativement français ne sont plus culturellement français depuis longtemps.
Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs publié un rapport terrifiant sur la pénétration de la France par les Frères musulmans.
Qu’en est-il au Québec? Heureusement, pour l’instant, nous évitons la violence, mais nous ne sommes pas à l’abri de l’islamisme.
Tensions
Le choc migratoire dépasse la question de l’islam.
Comment ne pas voir qu’à travers l’immigration massive, le Canada entend parachever la mise en minorité des francophones au Québec, pour en faire une province comme les autres? C’est à cause de cette immigration que le camp du Non a gagné en 1995.
Un peuple dépossédé de son pays ne réagit pas toujours bien. Félix Rose nous a rappelé il y a peu dans un documentaire la crise de Saint-Léonard à la fin des années 1960.
L’immigration massive et le multiculturalisme accouchent de sociétés conflictuelles. Nous vivons désormais le choc des civilisations à l’intérieur de nos frontières.