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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Chirurgies bariatriques: de longues négociations avec le privé

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Agence QMI

2021-02-14T13:38:01Z
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Des tracasseries administratives, qui ont duré plus de quatre mois, n’ont fait qu’allonger la liste d’attente des chirurgies bariatriques à Québec.

Alors que le gouvernement se vante d’avoir des ententes avec des cliniques privées, la machine gouvernementale a cependant mis du sable dans l’engrenage.

«Actuellement, on a 39% des chirurgies qui sont reportées, mais grâce au privé, on a réussi à baisser ça à 27%», avait déclaré François Legault.

Bien que 21 500 chirurgies de toutes sortes aient été réalisées grâce à 22 ententes avec les cliniques privées, la pandémie aura tout de même eu un impact majeur sur les chirurgies bariatriques à Québec.

«Plus de 350 patients et opérations ont été annulés», a ainsi noté le Dr Simon Marceau, chef du département de chirurgie de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).

Les chirurgiens demandent donc à leurs centres hospitaliers d’entreprendre des discussions avec la clinique privée Opéra, afin d’imiter ce qui se fait à Montréal avec la clinique Rockland. Les discussions ont commencé l’automne dernier.

«On espérait être effectifs peut-être en septembre, octobre, initialement. On a eu différentes embûches. On est rendus à la mi-février, et ce n’est toujours pas signé», a déploré le Dr Marceau.

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Et les attentes n’aboutissent pas en raison de considérations fiscales et financières.

Toujours plus de délais

Plusieurs patients sont donc en attente d’une rencontre avec un chirurgien bariatrique de Québec, le délai pour une première consultation étant passé de deux ans et demi à trois ans.

«Si un patient doit se piquer un an de plus qu’il devrait pour l’insuline, ses organes s’usent à la vitesse grand V, deux fois plus vite, pendant cette année-là. Est-ce que c’est deux ou trois années de sa vie qu’on est en train de lui faire perdre? Je vous laisse faire le calcul, mais c’est très cher payé pour ces gens-là», a ajouté Dr Marceau.

Les chirurgiens jugent pourtant qu’ils seraient capables d’opérer probablement six à huit patients de plus par semaine.

Mis au fait de la situation lundi dernier, le cabinet du ministre de la Santé est intervenu pour que la clinique privée Opéra ouvre ses portes.

La clinique, qui a déjà des ententes avec le gouvernement pour réaliser d’autres chirurgies, ouvrira désormais ses quatre salles d’opération pour les chirurgies bariatriques.

«On aurait pu sauver du délestage si on avait fait plus rapidement. Est-ce qu’il y a des gens dans la machine qui étaient dogmatiques et qui ne voulaient pas que ça arrive? Peut-être», a indiqué le ministre de la Santé, Christian Dubé.

«Malheureusement, je ne suis pas surpris. Ça démontre qu’il y a encore du gras à aller chercher au privé», a pour sa part jugé le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

Les portes du bloc opératoire de cette clinique privée devraient s’ouvrir à la mi-mars, afin de permettre les opérations bariatriques.

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