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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

De longues minutes sous l’eau

La victime qui s’est noyée au Super Aqua Club était difficile à repérer puisqu’elle terminait sa course dans un lac

La glissade « Les Super Chutes » aboutit dans le lac des Sables au Super Aqua Club de Pointe-Calumet. En mortaise, capture d'écran d'une vidéo promotionnelle du Super Aqua Club, où on peut voir que les baigneurs terminent la glissade sous les yeux de deux sauveteurs postés sur un quai.
La glissade « Les Super Chutes » aboutit dans le lac des Sables au Super Aqua Club de Pointe-Calumet. En mortaise, capture d'écran d'une vidéo promotionnelle du Super Aqua Club, où on peut voir que les baigneurs terminent la glissade sous les yeux de deux sauveteurs postés sur un quai. Captures d’écran Google Maps et chaîne YouTube du Super Aqua Club
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2022-07-24T01:30:00Z
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Au moins une dizaine de sauveteurs auraient cherché pendant de longues minutes au fond du lac l’adolescente qui s’est noyée dans une glissade d’eau du Super Aqua Club, vendredi.

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La police de Deux-Montagnes a confirmé samedi que c’est à la glissade « Les Super Chutes » que l’adolescente de 14 ans originaire de Blainville s’est noyée au parc aquatique de Pointe-Calumet.

Cette glissade est l’une des trois installations du site où les baigneurs aboutissent dans le lac des Sables, dans lequel la faible visibilité a rendu difficile le travail des sauveteurs, samedi, selon deux témoins de la scène et un assistant-sauveteur du Super Aqua Club à qui Le Journal a parlé.

« Il y avait environ 10 sauveteurs et cinq à huit clients qui se sont ajoutés [pour trouver la jeune fille] », explique cet aide-sauveteur qui a requis l’anonymat, n’étant pas autorisé par son employeur à parler aux médias.

La direction du Super Aqua Club n’a d’ailleurs pas voulu répondre à nos questions.

Afin entre autres d’offrir du soutien à ses employés, le Super Aqua Club a fermé ses portes pour le week-end et ne rouvrira que lundi.

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« On ne voyait rien »

Une mère de famille qui a également voulu taire son nom participait à une fête sur la plage à 15 mètres de la glissade lorsque le drame est survenu.

« J’ai réalisé qu’il se passait quelque chose quand j’ai entendu ce que je crois être la grande sœur crier. Je pense qu’elle voulait aller sauver sa sœur, mais elle était tellement en panique que le lifeguard l’a sortie », raconte-t-elle.

Elle n’a pas pu déterminer à quel moment les sauveteurs ont réalisé que l’adolescente décédée était restée sous l’eau.

Rapidement, selon elle, d’autres sauveteurs sont venus en renfort et plongeaient à tour de rôle pour tenter de trouver la jeune fille.

« La faille était qu’on ne voyait rien sous l’eau et c’est très sablonneux. Si ça avait été une piscine, je suppose que ça aurait été plus facile. »

« Ça a pris un bon sept minutes avant qu’ils réussissent à la sortir, estime-t-elle. C’était vraiment un film d’horreur », ajoute-t-elle.

Patricia Raposo, qui se trouvait à l’extrémité du parc, a été attirée vers la scène après avoir vu un sauveteur y être appelé en urgence.

Lorsqu’elle est arrivée, elle a vu l’adolescente être repêchée. « Ils ont fait du RCR sans arrêt. La pauvre petite ne répondait pas », raconte-t-elle.

Dans une vidéo promotionnelle du Super Aqua Club consultée par Le Journal, on peut voir que deux sauveteurs surveillent les personnes lors de leur entrée dans le lac après cette glissade. La police de Deux-Montagnes a indiqué qu’il n’y avait aucun manque de personnel vendredi.

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Toujours selon l’enquête de la police de Deux-Montagnes, la victime ne savait pas nager, ce qui pourrait expliquer sa noyade.

Or « selon la déposition et le témoignage des sauveteurs », elle aurait indiqué à ces derniers qu’elle savait nager avant d’accéder à la glissade, a affirmé Audrey Huot-Grondin, qui agissait comme porte-parole du Super Aqua Club, samedi.

« Une politique interne demande à tous les sauveteurs du Super Aqua Club de poser la question systématiquement lorsque les aptitudes de nage sont requises », a-t-elle indiqué dans un échange de textos.

Très rare

Selon Raynald Hawkins, directeur de la Société de sauvetage du Québec, ce genre de noyade est rarissime dans la province.

« Les noyades dans les lieux de baignades avec la présence de sauveteurs, c’est moins de 1 %. [...] Toutes les noyades sont évitables et celle-ci aurait dû l’être encore plus, mais encore faut-il savoir ce qu’il s’est produit », a-t-il expliqué.

M. Hawkins se dit préoccupé par cette noyade, mais attendra le rapport du coroner pour en apprendre plus sur le travail des sauveteurs ce jour-là. 

« Est-ce que le temps que le sauveteur a vu la personne arriver dans l’eau, il y a eu une interpellation d’un autre baigneur ? » se demande-t-il.

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