De l’aide humanitaire du Canada envoyée à Gaza

Samuel Roberge
Des cargaisons d’aide humanitaire en provenance du gouvernement canadien ont été larguées au-dessus de l’enclave palestinienne de Gaza, jeudi, un jour après qu’Ottawa eut annoncé son intention de reconnaître l’État palestinien.
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«L’aide canadienne commence à entrer à Gaza», a indiqué la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, dans une publication sur X, jeudi.
«Nous remercions le Royaume de Jordanie et Ayman Safadi, [ministre des Affaires étrangères de la Jordanie], d’avoir facilité le largage d’une aide indispensable plus tôt dans la journée, a ajouté la ministre Anand. Une aide bien plus importante est nécessaire et le Canada continuera à faire tout ce qui est en son pouvoir pour qu’elle parvienne aux Palestiniens de Gaza qui en ont si désespérément besoin.»
L'aide canadienne commence à entrer à Gaza. Nous remercions le Royaume de Jordanie et @AymanHsafadi d'avoir facilité le largage d'une aide indispensable plus tôt dans la journée.
— Anita Anand (@AnitaAnandMP) July 31, 2025
Une aide bien plus importante est nécessaire et le Canada continuera à faire tout ce qui est en son… pic.twitter.com/uIdrakkDfN
Le premier ministre Mark Carney a précisé que le gouvernement canadien allait verser des centaines de millions de dollars en aide humanitaire dans la bande de Gaza, un territoire durement frappé par la famine depuis la reprise des hostilités par Israël.
«Une nouvelle cargaison d’aide canadienne est arrivée à Gaza aujourd’hui grâce à l’appui de Sa Majesté le roi Abdallah II et de nos partenaires jordaniens, a écrit le premier ministre Carney sur son compte X. Le Canada consacre plus de 340M$ à la crise humanitaire de Gaza – et va veiller à ce que l’aide demeure suffisante.»
Une nouvelle cargaison d’aide canadienne est arrivée à Gaza aujourd’hui grâce à l’appui de Sa Majesté le roi Abdallah II et de nos partenaires jordaniens.
— Mark Carney (@MarkJCarney) July 31, 2025
Le Canada consacre plus de 340 M$ à la crise humanitaire de Gaza – et va veiller à ce que l’aide demeure suffisante. pic.twitter.com/gvq9vR8329
Reconnaissance de l’État palestinien
Ottawa a annoncé, hier, qu’il allait reconnaître l’État palestinien en septembre prochain, date qui concorde avec la tenue de l’Assemblée générale des Nations unies.
«Cette intention repose sur la volonté de l’Autorité palestinienne de mener des réformes essentielles, notamment la promesse de son président, Mahmoud Abbas, d’organiser des élections générales en 2026 et de ne pas militariser l’État palestinien», a déclaré Mark Carney en conférence de presse à Ottawa, soulignant au passage que le Hamas devait absolument être écarté de l’équation.
Cette décision a d’ailleurs démontré une forme claire d’alignement entre les positions sur la politique étrangère du Canada avec celles de ses alliés européens, selon Nelson Michaud, professeur titulaire en droit international à l’École nationale d’administration publique (ENAP).
Donald Trump durcit le ton envers ses alliés
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a indiqué que Donald Trump avait «exprimé son mécontentement et son désaccord avec les dirigeants de France, du Royaume-Uni et du Canada» face à cette décision de reconnaître un État palestinien.

Le président américain a donc durci quelque peu sa position en la matière.
S’il avait déjà vivement critiqué l’annonce par le premier ministre Mark Carney de son intention de reconnaître un État palestinien, Donald Trump n’avait pas été aussi virulent pour les décisions semblables du président français, Emmanuel Macron, et du premier ministre britannique, Keir Starmer.
Il avait surtout jugé que les déclarations de son homologue français sur la reconnaissance d’un État palestinien n’avaient guère «de poids» et «ne changeraient rien».

S’agissant du Royaume-Uni, qui entend reconnaître un État palestinien en septembre si Israël ne prend pas une série d’engagements, Donald Trump avait seulement indiqué qu’il n’était «pas dans ce camp».
Selon Karoline Leavitt, il est désormais davantage critique et estime qu’un tel projet équivaut à «récompenser le Hamas à un moment où le Hamas est le réel obstacle à un cessez-le-feu et à une libération de tous les otages» dans la bande de Gaza.
– Avec la collaboration de l’AFP