De guitariste à ébéniste: «Je me sens vraiment plus positif depuis que je fais autre chose»


Sandra Godin
Le guitariste Vincent Gendron a retrouvé le moral depuis qu’il a décidé d’accorder du temps à une autre de ses passions : le bois.
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Si plusieurs de ses confrères ont perdu le moral depuis le début de la pandémie, Vincent Gendron se montre positif à l’autre bout du fil. Il est heureux d’avoir pu commencer, en raison du temps libre que lui donne la pandémie, un diplôme d’études professionnelles (DEP) en ébénisterie.
«Je voyais les temps durs arriver, confie-t-il. C’était pour avoir une paix et une santé mentale au travers de tout ça. Avant de commencer mon cours, j’étais un peu plus négatif. Mais je me sens vraiment plus positif depuis que je fais autre chose.»

«Mon père a une terre à bois et une cabane à sucre, ajoute-t-il. Je fais des travaux manuels depuis longtemps. Mais je voulais avoir les bonnes techniques pour bâtir quelque chose avec du bois brut».
Il a même mis sa passion du bois au service de la musique : il s’est lui-même construit un pedalboard.
«Chanceux» d’être guitariste
Diplômé de l’UQAM depuis 2014, Vincent Gendron a toujours vécu de la musique à temps plein, soit en enchaînant les contrats sur scène (Simon Morin, Robby Johnson, Alicia Moffett, Stéphanie St-Jean), ou en l’enseignant.
«Je suis chanceux d’être guitariste. Parce que les artistes ont plus tendance ces temps-ci à faire des spectacles en formule duo, ou trio. Ils sont moins en full band. Alors pour les bassistes et drummers, par exemple, c’est encore plus difficile. Je trouve ça vraiment triste.»
Vincent Gendron continue d’occuper ses soirs et ses fins de semaine avec la musique, en composant du nouveau matériel. «Je dirais même que je m’investis encore plus. J’ai moins de pression pour les projets créatifs. On était toujours sur le fly, à composer entre deux shows.»
Et lorsqu’il a un rare contrat pour un spectacle, Vincent Gendron confie en riant qu’il répète maintenant «comme s’il n’y avait pas de lendemain».