De fausses informations sur l’immigration sèment la zizanie au Japon

AFP
Quatre villes japonaises sont inondées depuis lundi de plaintes de résidents inquiets à la suite de leur désignation comme «villes partenaires» de pays africains, entraînant de fausses affirmations sur une nouvelle politique migratoire.
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Les plaintes surviennent après l’initiative de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) de promouvoir les échanges internationaux entre les villes de Kisarazu, Sanjo, Imabari et Nagai et respectivement le Nigéria, le Ghana, le Mozambique et la Tanzanie.
Dans la foulée, le gouvernement nigérian a indiqué que Tokyo allait créer «une catégorie spéciale de visa», certains médias africains affirmant que ce programme visait à installer de nouveaux migrants au Japon. Un post sur la plateforme X, attirant 4,6 millions de vues, a même affirmé que la ville de Kisarazu «envisage sérieusement de céder la ville aux Africains».
«Il n’y a aucun plan pour accepter des migrants ou émettre des visas spéciaux», a démenti mardi le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi.
Les villes, elles, tentent de gérer la situation. «Notre équipe de 15 personnes a passé la journée à recevoir des appels téléphoniques et des courriels», a déclaré à l’AFP un responsable de la ville de Sanjo, dans le nord de l’archipel, évoquant «350 appels téléphoniques et 3 500 courriels» depuis lundi.
Selon un responsable local, la ville d’Imabari, dans l’ouest, a reçu 460 appels et 1 400 courriels.
«Nos initiatives consisteront à coopérer dans le domaine de l’éducation des jeunes à travers le baseball et le softball, et ce n’est pas un programme qui mènera à une relocalisation ou à une immigration», a déclaré Yoshikuni Watanabe, maire de Kisarazu.
«Les résidents sont confus et veulent savoir quel gouvernement dit la vérité», a ajouté un responsable de la ville.
L’initiative des «villes partenaires» a été lancée par la JICA lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui s’est tenue la semaine dernière.
Alors qu’au Japon, les étrangers représentent seulement 3 % de la main-d’œuvre, l’immigration est un sujet sensible. Le mois dernier, le parti nippon Sanseito, avec pour slogan «Les Japonais d’abord», a enregistré de fortes avancées lors des élections à la chambre haute avec notamment un programme appelant à des «règles plus strictes» sur l’immigration.