De brillant espoir à expatrié dans la KHL: William Dufour croit pouvoir relancer sa carrière en Russie


Kevin Dubé
Quand il a disputé son premier match dans la LNH, le 18 janvier 2023, il semblait évident que William Dufour s’approchait rapidement d’une carrière dans la meilleure ligue au monde. Un peu plus de deux ans plus tard, le téléphone n’a presque pas sonné pour ses services, si bien qu’il a dû prendre la décision de partir pour la KHL, où il joindra le Lada Togliatti la saison prochaine.
Comme quoi les choses vont vite, dans un sens comme dans l’autre, dans le monde du hockey. Après avoir reçu le titre de joueur par excellence du tournoi de la Coupe Memorial, qu’il a remportée avec les Sea Dogs de Saint-Jean, en 2022, Dufour avait fait ses débuts pros la saison suivante avec les Islanders de Bridgeport, le club-école de l’équipe du même nom évoluant à New York.
Et cette première saison avait été un franc succès: 48 points dont 21 buts en 69 matchs et un premier rappel dans la grande ligue.
À partir de la saison suivante, les choses ont un peu déraillé. Les attentes placées en lui ont commencé à peser et il a pris la décision de quitter l’entourage de l’équipe, en novembre, pour s’occuper de sa santé mentale.
Il s’était d’ailleurs confié à ce sujet avec l’auteur de ces lignes, en septembre dernier.
Puis, cette saison, alors qu’il peinait à nouveau à rejoindre les standards offensifs qu’il avait placés à sa première saison, il est allé au Colorado dans la transaction qui a aussi fait passer Brock Nelson à l’Avalanche.
«Je ne pouvais pas dire non»
À la fin de la saison, l’organisation de Denver a pris la décision de ne pas lui soumettre d’offre qualificative, faisant ainsi de lui un agent libre sans compensation à l’âge de 23 ans.
Mais le téléphone n’a pas sonné autant qu’il l’aurait souhaité.
«J’ai eu des discussions avec le Colorado même s’ils ne m’ont pas qualifié. Il y avait quelques équipes dans le mix, mais c’était plus pour la Ligue américaine. J’attendais vraiment le 1er juillet mais quand la KHL m’a approché, avec l’offre qu’ils m’ont faite, je ne pouvais pas dire non», a-t-il expliqué lors d’un entretien avec Le Journal, jeudi.
«Je ne fais pas une croix sur l’Amérique du Nord, au contraire. Je me dis qu’essayer de quoi de nouveau pendant un an, ça peut être bon pour ma carrière.»
Dangereux, aller en Russie?
La Russie n’est pas le pays ayant meilleure presse de ce côté-ci de l’Atlantique, il faut le reconnaître.
Avant d’accepter de partir pour la KHL, Dufour a donc pris le temps de s’assurer que, s’il acceptait de jouer en Russie, il serait en sécurité.
«Oui, c’est loin et tout le monde pense que c’est dangereux mais j’ai parlé avec plusieurs personnes et tout le monde dit être très bien traité. La Russie, côté hockey, c’est très bien.»
À Togliatti, il rejoindra son ancien partenaire de trio avec les Sea Dogs Josh Lawrence, avec qui il avait développé une belle chimie dans la LHJMQ.
«C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai décidé d’accepter. Seul, je n’y serais pas allé. Qu’il soit là, ç’a aidé ma décision. On a joué 80 matchs sur le même trio dans le junior alors, au moins, je ne serai pas seul.»