Davis Alexander: un compétiteur né

Benoît Rioux
En faisant preuve d’un minimum de patience, les partisans des Alouettes pourront commencer à apprécier pleinement le jeune quart-arrière Davis Alexander.
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Âgé de 26 ans, Alexander est un compétiteur né. Il fallait voir la déception sur son visage, dans le vestiaire de l’équipe au stade Percival-Molson, après le match préparatoire disputé le samedi 24 mai contre le Rouge et Noir d’Ottawa.
«C’est frustrant, a réagi le quart-arrière, avec une boule dans la gorge. Je prends le blâme, je dois être meilleur.»
Personne ne semble détester la défaite autant qu’Alexander, même lors d’une partie préparatoire où il ne devait disputer que la première demie. Son profond désir de gagner est ancré en lui et cela fait partie des raisons pour lesquelles l’organisation montréalaise a parié sur cet Américain pour être le nouveau pivot à l’attaque.
S’associer aux gagnants
Alexander, qui est débarqué à Montréal en 2022, n’a encore jamais perdu, semble-t-il, un match de pickleball dans le vestiaire des Alouettes, un sport auquel les joueurs s’adonnent régulièrement entre deux entraînements. On conviendra que l’équipe mise d’abord sur Alexander pour gagner au football, non pas au pickleball, mais son désir de vaincre ne ment pas. Ça fait partie de sa personnalité!

Ayant grandi dans la charmante ville de Gig Harbor, dans l’État de Washington, Alexander a aussi vécu un peu à Oakland, plus jeune. Grand amateur de baseball, il n’est pourtant pas un partisan des Athletics ou des Mariners de Seattle. Son club préféré est situé bien plus loin vers l’Est: les Yankees de New York. Né en 1998, il s’est ainsi associé naturellement à un prestigieux club qui, bien souvent, semble avoir une chance légitime de gagner la Série mondiale.
«Des chiffres de jeux vidéo», dit-il d’ailleurs, avec le sourire, lorsqu’on lui parle du début de la saison du voltigeur Aaron Judge.
À propos des jeux vidéo, ils ont aussi contribué, durant son enfance, à développer son profond désir de gagner. Son grand frère Dillon, de quatre ans son aîné, ne lui laissait aucune chance au célèbre jeu de football Madden, de la compagnie EA Sports.
Une course inoubliable
Puisqu’il est maintenant question de jouer au football sur le terrain, Alexander a fourni un bel échantillon de son talent, la saison dernière. Une blessure subie par Cody Fajardo lui a ouvert la porte à quatre départs consécutifs entre le 25 juillet et le 16 août. Il a savouré la victoire chaque fois. Pour compléter cette séquence, Alexander avait d’ailleurs fait preuve d’une force de caractère extraordinaire dans un gain de 27 à 24 face aux Roughriders, en Saskatchewan, pendant que son père Matt vivait ses derniers moments dans une bataille contre un cancer du poumon de stade 4.
Avec une trentaine de secondes à écouler au quatrième quart, Alexander avait obtenu un touché à la suite d’une course de 15 verges sur le long de la ligne de démarcation pour procurer la victoire aux Alouettes.

Son désir de vaincre saute aux yeux, mais ce sont les moyens qu’il prend pour y arriver qui importent le plus. Le directeur général Danny Maciocia, qui rappelle au passage à quel point Alexander est apprécié par les autres joueurs, vante son ardeur au travail. Sur le terrain, mais également à l’extérieur de celui-ci, où le jeune quart-arrière peut passer des heures et des heures à analyser les vidéos de ses matchs, mais aussi ceux de ses adversaires.
Pour les 10 prochaines années?
Alexander a un peu déçu, dont lui-même, pendant la première demie du match préparatoire qu’il a disputé, il y a deux semaines, contre le Rouge et Noir. Il serait toutefois absurde de remettre en question, pour l’instant, la décision des Alouettes de lui faire confiance. Ça se pourrait que le club montréalais perde aussi son premier match de la saison, le vendredi 6 juin à Montréal, contre les Argonauts de Toronto, champions en titre de la Coupe Grey, mais la patience est de mise.
La bonne nouvelle pour Alexander, c’est qu’il risque de s’améliorer tout au long de la prochaine saison et arriver à maturité pour les éliminatoires. Autre fait à considérer dans le grand portrait: l’unité défensive risque à nouveau d’être le pain et le beurre des Alouettes au cours de la prochaine saison. Alexander profitera bien vite de l’appui de ses coéquipiers, du côté défensif, pour l’aider à obtenir quelques gains.

Assoiffé de victoires, le jeune quart-arrière ne pourrait demander mieux, d’autant plus qu’il se voit à long terme à Montréal. Sa récente prolongation de contrat est valide jusqu’à la fin de la saison 2027, mais Alexander pourrait tout aussi bien être le quart-arrière des Alouettes pour les 10 prochaines années.
«C’est un privilège de jouer pour les Alouettes, considère lui-même Alexander. J’aimerais rester à Montréal tout au long de ma carrière.»