Élections provinciales: davantage de candidats parachutés à la CAQ
Québec solidaire est le champion des candidatures locales
Annabelle Blais et Marie Christine Trottier
La CAQ détient la palme du nombre de candidats parachutés. En officialisant sa candidature dans Chutes-de-la-Chaudière, mercredi, Martine Biron est devenue la 49e caquiste vivant à l’extérieur du comté qu’elle souhaite représenter.
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Mme Biron habite Québec et sera candidate sur la Rive-Sud de la capitale. Le parti précise toutefois que la mère de Mme Biron a habité la circonscription de Chutes-de-la-Chaudière pendant 30 ans, alors qu’elle y était directrice d’école.
Son collègue Bernard Drainville, qui habite près de Québec et qui sera candidat dans Lévis, avait d’emblée reconnu qu’il connaissait «un peu» les gens de son comté, «mais pas assez», et il a promis d’y passer beaucoup de temps.
Quant à Caroline St-Hilaire, qui habite à une cinquantaine de kilomètres de Sherbrooke, où elle se présente, elle met surtout de l’avant son «lien d’amour» avec la région estrienne.
La CAQ compte jusqu’à présent ainsi 43 % de candidats vivant à l’extérieur de leur comté (la loi électorale ne les y oblige pas). En comparaison, Québec solidaire fait mieux avec 38 candidats extérieurs (33 %).
«Évidemment, si une personne est bien ancrée dans sa circonscription et a des liens avec un tas d’organismes, ça devient un avantage sur lequel un candidat peut jouer pour démontrer qu’il sera proche de ses électeurs, mais ce n’est pas un gage de succès non plus», explique le politologue à l’UQAM André Lamoureux.
Chez une candidature vedette parachutée, les gens peuvent y voir des aspirants ministres. «Les gens peuvent voter en fonction de ça, ça joue aussi dans la balance», ajoute le politologue.
Attrait du pouvoir
Il est aussi logique qu’un parti au pouvoir avec des sondages favorables ait plus de candidats parachutés. Les vedettes s’y bousculent davantage et il faut bien les «placer quelque part», dit M. Lamoureux.
Un candidat parachuté est parfois aussi une candidature «poteau» dans un endroit où il a peu de chances de se faire élire. Par exemple, Marieve Ruel, de QS, habite Jonquière, mais elle se présente à près de 500 km de là, dans Robert-Baldwin, à Montréal.
Impact limité
Par ailleurs, l’impact d’un candidat – parachuté ou non – sur l’issue d’une élection demeure limité, selon les études sur la question, car les gens votent avant tout pour un chef et un parti.
Et sur les cinq chefs de parti, seul Gabriel Nadeau-Dubois, de QS, habite son comté.
Fait cocasse: Isabelle Melançon, députée libérale de Verdun, est résidente de la circonscription de L’Assomption. Alors que François Legault, député caquiste de L’Assomption, habite le comté de Verdun.
– Avec la collaboration de Pascal Dugas Bourdon, Charles Mathieu et Nicolas Brasseur
Nombre de candidats parachutés pour chaque parti*
Sur les quelque 425 candidats annoncés, près de 40 % sont parachutés. Certains peuvent toutefois habiter très proche, surtout en métropole. D’autres peuvent avoir grandi dans la région, mais ne plus y habiter.
- CAQ : 49/113 | 43 %
- QS : 38/114 | 33 %
Pour les partis suivants, le nombre de candidatures annoncées est trop bas ou les informations fournies par les partis ne permettent pas de comparer. Mais jusqu’à présent, on compte :
- PLQ : 26/62 | 42 %
- PQ : 23/54 | 43 %
- PCQ : 25/83 | 30 %
* Le nombre de candidats fait référence au nombre total dont les adresses ont été établies. Il peut varier légèrement du nombre total de candidatures annoncées.
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