D’autres formations courtes pour les aspirants profs
La TÉLUQ lance quatre autres programmes pour les enseignants non légalement qualifiés


Daphnée Dion-Viens
D’autres formations courtes seront bientôt disponibles pour les enseignants non légalement qualifiés: la TÉLUQ lance quatre nouveaux programmes pour les aspirants profs en enseignement des arts, en adaptation scolaire de même qu’en enseignement de l’univers social et des sciences au secondaire.
Il s’agit de diplômes d’études supérieures spécialisées (DESS) de 30 crédits, menant au brevet d’enseignement, qui ont été conçus pour répondre «aux besoins urgents de formation» du personnel enseignant non légalement qualifié dans le réseau scolaire, indique la TÉLUQ.
Les enseignants sans brevet sont en hausse constante depuis quelques années dans les écoles québécoises. «Les chiffres [...] sont alarmants et ça n’a pas l’air de vouloir s’essouffler», lance la directrice générale de la TÉLUQ, Lucie Laflamme, qui affirme vouloir contribuer pour former davantage d’enseignants, en essayant de «sortir de la boîte».
Des formations courtes qui ne font pas l’unanimité
La TÉLUQ a été la première université à offrir des formations courtes en enseignement, une des solutions mises de l’avant par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, pour contrer la pénurie de profs.
Cette avenue ne fait toutefois pas l’unanimité dans le réseau scolaire et universitaire, où plusieurs craignent une «formation à rabais» comparé au baccalauréat en enseignement d’une durée de quatre ans, comprenant 120 crédits.
Mme Laflamme rétorque que ces programmes courts ont tout à fait leur pertinence, dans le contexte actuel.
«C’est déjà plus que pas du tout», affirme-t-elle, tout en précisant que les aspirants profs sont encadrés par le milieu scolaire tout au long de leur formation.
Ces nouveaux programmes seront offerts à l’hiver et à l’automne 2025, à temps partiel. Les candidats intéressés doivent avoir complété un baccalauréat dans une discipline pertinente et obtenir une recommandation de la part de leur centre de services scolaire.
Ces formations s’ajoutent aux trois autres lancées depuis l’année dernière, auxquelles se sont inscrits près de 700 enseignants non légalement qualifiés.
La TÉLUQ n’écarte pas la possibilité de créer d’autres formations courtes, selon les besoins. «La porte n’est pas fermée», indique Mme Laflamme.
Le ministre Bernard Drainville a pour sa part salué la création de ces nouveaux programmes, qui s'ajoutent à l'offre existante.
«Nivellement par le bas»
De son côté, la présidente de la Fédération autonome de l'enseignement, Mélanie Hubert, affirme être «extrêmement préoccupée» par la «multiplication» des formations courtes de 30 crédits, qui s'apparente à «du nivellement par le bas».
Mme Hubert est particulièrement «troublée» par le nouveau programme offert en adaptation scolaire, alors que ses diplômés seront appelés à travailler auprès d'élèves aux besoins très variés, ayant un trouble du comportement, un trouble du spectre de l'autisme ou encore un trouble du langage ou d'apprentissage, et ce, de la maternelle à la fin du secondaire. «On est inquiet de ce que seront les services offerts par la suite», affirme-t-elle.
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