Date limite des transactions: «Kent et Gorts ont tenu parole», soutient Martin St-Louis


Jonathan Bernier
CALGARY | Pour la première fois depuis qu’ils sont en poste, Kent Hughes et Jeff Gorton n’ont pas dégarni leur équipe de quelques joueurs à la date limite des transactions.
Ce faisant, ils ont respecté une promesse faite aux joueurs en début de saison.
«Ils leur avaient dit que si l’équipe se trouvait dans une position favorable à ce temps-ci de la saison, ils seraient récompensés, a raconté Martin St-Louis, au terme de l’entraînement de l’équipe à Calgary. Kent et Gorts ont tenu parole.»

À un certain moment, on a cru que Patrik Laine avait peut-être été sacrifié. Il était le seul joueur de l’équipe à ne pas être monté à bord de l’autobus et le seul à ne pas prendre part à l’entraînement sans raison apparente.
L’équipe des communications du Tricolore a fini par aviser que le Finlandais était aux prises avec des symptômes grippaux.
Un vent de fraîcheur
Ce sont donc les 21 joueurs actuels (en plus de deux blessés) qui termineront la saison à Montréal et qui tenteront de qualifier l’équipe pour les séries éliminatoires pour la première fois depuis l’étrange saison 2021.
«J’ai détesté voir des coéquipiers et de bons joueurs être échangés au cours des dernières années. Ne voir personne partir, c’est rafraîchissant», a souligné Nick Suzuki.
C’est rafraîchissant parce que ça envoie le message que le processus de reconstruction de l’équipe vient peut-être d’entrer dans une nouvelle étape.
«Le fait que la direction soit prête à garder des gars même en sachant qu’elle pourrait les perdre cet été, c’est une petite victoire», a fait valoir David Savard.
Effectivement, à compter du premier juillet, le Tricolore pourrait voir partir Savard, Joel Armia, Christian Dvorak et Michael Pezzetta pour d’autres destinations sans rien obtenir en retour.
«Le travail est loin d’être terminé, mais pour les joueurs qui sont ici, c’est plaisant d’obtenir ce vote de confiance, a poursuivi le défenseur. Le contraire aurait été décevant.»
Les mains déjà pleines
Sans cette fameuse confiance, difficile de penser que les troupiers de Martin St-Louis auraient eu le couteau entre les dents pendant les 20 derniers matchs de la saison.
«Ç’aurait été difficile pour moi de les garder engagés», a reconnu l’entraîneur-chef du Tricolore.
Si le directeur général avait sacrifié des vétérans pour faire l’acquisition d’espoirs ou de choix au repêchage, ses ouailles auraient sans doute eu l’impression de faire du surplace.
Comme l’a fait remarquer Suzuki, l’équipe est bien nantie pour ce qui est des jeunes talents, que ce soit à Montréal ou dans son réseau de développement. C’est la même chose au niveau des choix de sélection. Le Canadien pourrait parler 12 fois lors du prochain repêchage. Présentement, pour les encans de 2025 et 2026, il possède sept droits de parole dans les deux premiers tours.
Pour le coach aussi
Pour St-Louis lui-même, c’est l’équivalent d’une tape dans le dos.
«Il y a trois ans, j’ai accepté le poste en sachant que nous étions dans un processus de reconstruction. On a fait du progrès. Je sens qu’on est sur la bonne voie», a mentionné St-Louis.
«Un moment donné, une équipe en reconstruction doit passer au prochain niveau. Est-ce que c’est cette année, on dirait bien que oui», a-t-il poursuivi.
En fait, on risque de ne le savoir qu’à la toute fin de la campagne. Car s’il fallait que le Tricolore s’écroule d’ici la fin du calendrier, il s’en trouverait assurément pour remettre sur le nez de Hughes son statu quo.