Date limite des transactions: David Savard peut recommencer à dormir
Jonathan Bernier
CALGARY | David Savard était bien au fait que certaines équipes étaient intéressées à ses services. Peut-être même des formations aspirantes à la coupe Stanley. Mais pour rien au monde, il n’aurait voulu changer de décor.
«Je suis vraiment content, a-t-il lancé, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, quelques minutes après la clôture du marché des transactions. Depuis le début, je répète que je veux rester à Montréal. J’aime ce que l’on construit et je veux en faire partie le plus longtemps possible.»
Le défenseur de 34 ans, dont le contrat arrive à échéance à la fin de la campagne, soutient que la poussée récente de l’équipe, gagnante de cinq de ses six derniers matchs, a contribué à sceller son sort avec le Tricolore.
«Monter dans le classement et se rapprocher d’une place en séries éliminatoires, ça a aidé mon cas, a indiqué celui qui dispute sa quatrième saison avec le Canadien, dans le vestiaire des visiteurs du Saddledome de Calgary. Si on avait glissé, le plan de la direction aurait pu changer.»
L’an dernier, Savard avait eu toute une frousse en entendant son téléphone cellulaire sonné à l’approche de l’heure butoir. Craignant que Kent Hughes l’eût envoyé sous d’autres cieux, il a eu la surprise et le soulagement de voir le nom de son père sur l’afficheur.
«Cette année, j’avais bien averti mes parents de ne pas m’appeler, d’attendre que ce soit moi qui les appelle, a lancé l’athlète natif de Saint-Hyacinthe. C’est toujours une période un peu stressante.»
D’un stress à l’autre
Cette autre période des transactions étant maintenant du passé, Savard pourra dormir sur ses deux oreilles jusqu’à la toute fin de la saison. C’est une fois que le Canadien sera en congé que s’amorcera pour lui une autre période cruciale.
Le clan du défenseur et la direction du Canadien n’ont toujours pas enclenché de discussions sérieuses quant au renouvellement de son contrat. De part et d’autre, on devait sans doute attendre la conclusion de la période des échanges avant de se lancer dans le jeu des négociations.
Savard célébrera son 35e anniversaire de naissance en octobre prochain. Il est conscient qu’il n’est plus une rose du printemps. Et que, par conséquent, sa situation est loin d’être réglée.
«La fin d’un contrat, quand tu es plus jeune, ça amène un certain niveau d’excitation. Mais à mon âge, c’est pas mal moins plaisant.»
Mais encore une fois, son souhait est clair. Il souhaite demeurer au sein de l’organisation du Canadien.
«J’aimerais ça voir le fruit du travail qu’on a fait dans le passé, a souhaité Savard. On a mis beaucoup d’effort au cours des dernières années pour bâtir quelque chose de solide. Je crois qu’on y est. On s’en va dans la bonne direction.»
«Le jour où je ne serai plus là»
La volonté de Savard est plus que louable, mais le hockey étant une business, il arrivera un jour où son association avec le Canadien prendra fin. Et ce sera assurément plus tôt que tard.
Une réalité dont le numéro 58 est bien conscient.
«Le jour où je ne serai plus avec le Canadien, je vais continuer de le suivre. Je vais devenir un partisan de cette équipe, a-t-il laissé tomber. Ce sont des gars de qui je suis très près. J’espère qu’ils connaîtront du succès, même le jour où je ne serai plus là.»
En attendant, il faut vivre le moment présent. Et celui-ci consiste à aider le Tricolore à se qualifier pour le tournoi printanier.