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L'article provient de TVA Sports
Sports

Darche et Roy unis dans un mariage forcé

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Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

2025-05-29T22:10:00Z
2025-05-29T22:11:33Z
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Mathieu Darche amorce son règne de directeur général. Un autre québécois à New York, voilà qui est formidable.

Tous les groupes de presse sérieux ont déployé un journaliste sur place afin de couvrir la présentation de «Darchy». Pas certain que Mathieu aurait reconnu autant de visages s’il avait nommé à Columbus. La magie de New York opère toujours et encore.

Les parts d’audience télé de la NBA en finales d’associations sont en hausse de plus de 25%, alors que celles de la Ligue nationale de hockey (LNH) sont en baisse vertigineuse

Le motif ? New York !

Les Rangers étaient du carré d’as l’an dernier, cette année ce sont les Knicks. La Grosse Pomme est le marché de sport professionnel par excellence en Amérique et l’un des trois marchés en importance sur la planète.

En ce sens, de voir le Québécois Mathieu Darche prendre les rênes des Islanders se doit de nous rendre fiers.

Il y a 64 jobs de la plus haute importance sur l’échiquier mondial du hockey, soit 32 entraîneurs-chefs et 32 DG de la LNH.

Le Québec ne cesse de perdre des plumes sur la glace. Jean-Philippe Glaude me confiait pas plus tard que mercredi que l’encan 2026 offrait très peu de possibilités en talents québécois.

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Il y aura bien un prochain Caleb Desnoyers, mais quand ? C’est largement documenté, l’accessibilité à plusieurs vitesses de notre sport national affecte le développement de nos jeunes talents de manière frontale.

D’ici dix ans et je suis convaincu d’être plus réaliste qu’alarmiste, on comptera plus de québécois dans la NBA que dans la LNH.

Ce qui me ramène à Mathieu Darche et aussi à Patrick Roy, un duo en apparence improbable et qui semble uni dans un mariage pour le moment forcé.

Patrick a-t-il levé la main pour signifier son intention de devenir directeur général des Islanders ? Il semble que non. Si ça avait été le cas, sa non-sélection le disqualifiait pratiquement d’emblée quant à ses fonctions d’entraineur-chef.

Patrick et Mathieu se connaissent, mais très peu. Leurs styles sont diamétralement opposés. Mathieu est posé et réfléchi, pragmatique et plutôt de glace. Patrick est de feu, émotif et bagarreur.

Maintenant quel est le plan à New York ? Les Islanders tombent en ruines, dépouillés de jeunes talents dans le pipeline, ils ont regarni en partie, mais pas assez leur banque de choix au repêchage.

Ils comptent sur quelques vétérans hauts salariés avec une valeur intéressante. Est-ce que Darche voudra échanger Bo Horvat et Mathew Barzal ?

En défense pourrait-il être tenté de se départir et d’Adam Pelech et de Ryan Pulock? Si tel est le cas consentira-t-il une entente de longue durée et de grande valeur à Noah Dobson, qui est joueur autonome avec restrictions ? Est-ce que Dobson voudra souffrir le chemin de croix vers la respectabilité que choisirait alors d’emprunter Darche?

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Et si tel est le cas, qu’adviendra-t-il de Roy ? Le vieux Lou Lamoriello a pris soin d’accorder à Patrick un contrat de trois ans qui va commencer lors de la prochaine campagne. C’est un beau cadeau de départ de la part du parrain de la LNH.

Est-ce cela accorde une légitimité totale à Patrick ? Certainement pas. En contrepartie, est-ce que Mathieu dira à ses nouveaux patrons que son premier geste à titre de directeur général sera de leur faire payer un coach pendant trois longues saisons pour essentiellement jouer au golf ?

Ce serait étonnant. Pour ces motifs, je crois que Mathieu et Patrick sont réunis dans un mariage pour le moment forcé. La prochaine saison déterminera la suite des choses, soit ils apprendront à se connaître et se découvriront des affinités, soit leurs philosophies divergentes creuseront un fossé qui sera impossible à combler.

Que Mathieu ne s’inquiète pas trop. Aussi bouillant puisse être, Patrick est beaucoup plus posé qu’il y a 10 ou 15 ans. Les années et l’expérience ont adouci «Casseau», qui demeure toutefois le même sur des principes fondamentaux.

Ainsi, si ça ne va pas du tout à son goût, il ne va pas trainer là à attendre de se faire montrer la sortie pour encaisser le dernier dollar de son contrat. Il va tout simplement partir sans demander son reste, comme il l’a fait comme joueur et comme entraîneur-chef avec l’Avalanche du Colorado.

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