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Culture

Dans quel domaine Isabelle Vincent a-t-elle effectué un retour aux études?

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Nathalie Slight

2025-05-29T10:00:00Z
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Comédienne accomplie, Isabelle Vincent baigne dans un univers artistique depuis toujours. À travers Les éternels pigistes, troupe qu'elle a cofondée il y a près de 30 ans, elle cultive l’amitié autant que la création. Rencontre avec une femme lumineuse, curieuse et habitée par le jeu.

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Isabelle, tu connais depuis longtemps tes collègues de la troupe Les éternels pigistes, n’est-ce pas?

Marie Charlebois était dans la même classe que moi à l’École nationale de théâtre de Montréal. Pier Paquette a également étudié dans le même établissement, tandis que Christian Bégin a terminé la même année, mais dans une école différente. En 1998, nous avons monté une première pièce autogérée. Nous avons tellement apprécié travailler ensemble que nous avons fondé Les éternels pigistes, il y a presque 30 ans.

Vous êtes présentement en train de monter la pièce Flambant nue. Votre complicité est palpable dans la salle de répétition!

Marie, Pier et Christian sont plus que mes amis pour moi, c’est de la famille! Lorsqu’on travaille ensemble, on retrouve immédiatement la connivence de notre trentaine. On s’est suivis dans toutes les phases de nos vies, on se connaît par cœur. La beauté de vieillir, c’est que ce qui pouvait être un peu irritant lorsqu’on était plus jeunes ne l’est plus. Quand c’est rendu que tu aimes les défauts de tes amis, c’est parce que tu les aimes tout court! (rires)

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Outre la pièce Flambant nue, nous avons pu te voir récemment à la télévision!

Oui dans Gâtées pourries, Inspirez Expirez et Sans rendez-vous. Ce qui est le fun de mes derniers projets, c’est que je ne suis pas campée dans un type de rôle. À mon plus grand plaisir, j’incarne des personnages totalement différents. Moi qui suis de nature plutôt réservée dans la vraie vie, je m’amuse à incarner des femmes très loin de ma personnalité.

Patrick Seguin / TVA Publications
Patrick Seguin / TVA Publications

Ta fille, Lou Vincent-Desrosiers, est également comédienne. On peut la voir présentement dans la série Les armes. As-tu déjà joué avec elle?

Pas à la télévision, mais au théâtre, oui. C’était l’an dernier, dans la pièce Le ciel est une belle ordure. J'ai adoré donner la réplique à ma fille, c'était la première fois qu'on avait une dynamique d’artiste à artiste, et non mère-fille. D’ailleurs, elle m’appelait Isa et non maman lorsque nous étions avec les autres comédiens.

As-tu découvert quelque chose que tu ne connaissais pas sur ta fille, en travaillant avec elle?

Oui. Nous avons beaucoup répété ensemble et elle me conseillait, me faisait de belles propositions. J’ai découvert qu’elle possède un talent pour le coaching et la mise en scène. Mais pour l’instant, elle adore jouer. Je la trouve excellente dans Les armes!

Tu es entourée d'une famille artistique, puisque ton conjoint, Claude Desrosiers, est réalisateur, et ta sœur Julie Vincent est également comédienne.

Mon frère est peintre et mon autre sœur, Agnès, est en art visuel, plus précisément en tissage. Ses œuvres sont magnifiques! Elle vit dans les Cantons-de-l’Est et, l’été prochain, elle a comme projet de faire pousser son propre coton. La fibre artistique a vraiment frappé de plein fouet notre famille! (rires)

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Es-tu proche de ta sœur Julie, qui exerce le même métier que toi?

Oui, vraiment. On vient de la même place, on a les mêmes référents, notre imaginaire s'est structuré à partir du même contexte familial, mais nos expériences de vie sont complètement différentes, ne serait-ce que parce qu’elle a vécu son adolescence dans les années 1970 et moi, dans les années 1980. Nous suivons nos parcours respectifs. Je vais voir tout voir ce qu'elle fait et vice-versa. On a déjà joué ensemble à la télévision dans la série M'aimes-tu? mais ça fait une éternité. Mettons qu’on serait dues pour se donner la réplique au petit écran. Avis aux intéressés! (rires)

Tu as récemment déménagé dans les Laurentides. Aimes-tu la vie là-bas?

En fait, nous y avons une maison de campagne, mais nous gardons un pied-à-terre à Montréal. C'est pratique, parce que je vais beaucoup au théâtre, une ou deux fois par semaine. De plus, je suis retournée aux études pour obtenir une maîtrise en théâtre.

Pour quelles raisons es-tu retournée aux études?

Je le fais vraiment pour moi, pour me stimuler. J’ai découvert à l'École supérieure de théâtre de l'UQAM des gens passionnés de théâtre, mais avec un tout autre point de vue, qui me permettent de réfléchir à ma pratique comme jamais je n’ai eu l'occasion de le faire. Ma maîtrise me permet de mieux lire les différents courants de la société actuelle, de réfléchir sur notre identité, et ça, ça me fait un bien immense.

Plusieurs personnes rêvent de retourner aux études, mais peu de gens passent à l’acte. Félicitations, c’est tout à ton honneur!

Si j’ai un conseil à donner aux gens qui désirent étudier, c’est: «Allez-y, foncez!» Les études universitaires, ce n’est plus cloisonné comme autrefois. Tu peux suivre quelques cours pour ton propre plaisir, sans suivre un parcours spécifique. Dans mes cours, je côtoie des gens dans la vingtaine, dans la trentaine... jusqu’à la soixantaine et même plus!

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Y a-t-il des étudiants originaires d’autres pays?

Oui, de partout à travers le monde. Il faut continuer d'ouvrir nos portes aux étudiants étrangers, ils nous apportent tellement! Dans mes cours, il y a par exemple une Brésilienne qui vient faire sa maîtrise sur ses grands-parents autochtones, des marionnettistes qui proviennent d’Europe. S'ouvrir aux autres cultures, à d'autres manières de voir la vie, à d'autres façons d'être, je trouve ça hyper stimulant.

Et ça garde le cœur jeune!

Je n’ai pas de problème avec ça! Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi un métier où je peux « jouer », parce que j’aime me transformer, me travestir, camper des personnages, raconter des histoires. J’ai une grande capacité d’émerveillement avec une facilité à trouver le beau, le doux, le positif. En vieillissant, je réalise que c’est une chance de toujours voir le bon côté des choses. Ça rend forcément la vie plus belle.

Pour en savoir plus sur les représentations de la pièce Flambant nue, écrite par Pierre-Michel Tremblay et mise en scène par Cédrik Lapratte-Roy: https://eternelspigistes.com/

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