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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Dans l’univers musical de Paul Cargnello

FRÉDÉRIC AUCLAIR/TVA PUBLICATIONS/AGENCE QMI
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2022-07-30T10:00:00Z
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Paul Cargnello n’est jamais à court d’idées. Le syndrome de la page blanche? Très peu pour lui. 

Emmenez-en des projets! Quand il ne travaille pas sur ses chansons, il donne un coup de main en studio à d’autres artistes.

Et avec les concerts qui reprennent, son horaire devrait déborder. Et toute cette hypercréativité se conjugue en musique à tout moment.

Tu as enregistré 18 albums en 20 ans environ...

Et ça, c'est juste mes albums solos. J'ai fait plusieurs albums en groupe. Plusieurs albums avec mon frère dans Skinny Bros. Je suis un artiste très prolifique. C'est pas mon ego qui parle. C'est comme un besoin créatif en moi. Je compose encore deux ou trois chansons par semaine.

Avec autant de matériel, comment choisis-tu les chansons que tu vas faire en spectacle?

Ça, c'est plus difficile. Ça dépend toujours de l'album que je suis en train de promouvoir. Mes «setlists» sont toujours «old school» ou «new school». Mes anciennes chansons et les nouvelles tounes. Avec le temps, il y a certaines chansons qui se perdent dans le trou noir (rires) et il y a certaines chansons qui survivent pour toujours.

Qu'est-ce que tes parents écoutaient quand tu étais jeune?

Mon père vient d'Argentine, mais il est Italien... Il écoutait de la musique traditionnelle. Mais il écoutait aussi beaucoup de Motown et du rock. Il était un grand «fan» de guitaristes comme Hendrix.

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Ma mère vient de Lituanie. Elle écoutait beaucoup de musique traditionnelle, mais beaucoup de funk et de Motown aussi. Et en même temps, comme on vivait au Québec, il y avait Harmonium, Robert Charlebois et Boule noire qui jouaient.

Et quand tu étais jeune, tu écoutais quoi?

Mes influences étaient pas mal éclectiques. À l'école secondaire, je me souviens de Daniel Bélanger, Jean Leloup et Daniel Lanois.

Mon gardien quand j'étais plus jeune c'était Gus Coriandoli, le chanteur de Me, Mom & Morgentaler. Quand il a commencé son groupe qui chantait en espagnol, en français et en anglais et qui jouait du ska, du rap, ça a eu une énorme influence pour moi.

Quand tu écris une chanson en anglais ou en français, est-ce que c’est le même processus?

C'est différent. Quand j'ai commencé à composer en français, c'était un grand défi. En anglais, mon vocabulaire est beaucoup mieux. Je peux donc chercher des nuances. Il y a une sophistication littéraire, des références. En français, avec mes petites limites, ça me force à vraiment écrire avec simplicité, avec efficacité.

Quelles chansons as-tu apprises à la guitare en premier?

J’ai commencé à suivre des cours à 8 ans et assez vite, j'ai quitté. Je suis autodidacte. J’ai appris à jouer de la guitare en regardant des vidéoclips de Jimi Hendrix. Il est gaucher. Il joue avec son pouce et j'ai copié la façon dont il joue. Mais je ne suis pas gaucher et j’utilise encore mon pouce aujourd’hui. Je joue d’une façon bizarre.

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Et tes grandes influences comme parolier, ce serait qui?

Du côté francophone, Jean Leloup a eu une grande influence sur moi. Pour le côté anglophone, Joe Strummer des Clash et Donald Fagan de Steely Dan. J‘ai aussi beaucoup grandi avec le hip-hop. Quand j'ai découvert Wu-Tang, A Tribe Called Quest, c’était énorme pour moi.

Comme réalisateur, avec quel artiste à l'international aimerais-tu travailler dans la réalisation d’un album?

J'aimerais aller dans un «time machine» pour travailler avec Allen Toussaint et Dr. John. Pour le travail qu'ils ont fait avec The Meters, avec Ernie K-Doe, Betty Wright, ce serait mes collaborateurs de rêve.

Ton engagement politique est étroitement lié à ta création. Est-ce qu’un artiste ou un groupe t'a influencé sur ce plan?

The Clash. Ils étaient capables de parler de politique, mais c'était jamais populiste. Ils n'avaient pas peur de parler de Karl Marx, de la guerre civile en Espagne. Ils challengeaient leur audience. «Spanish bombs» a eu une énorme influence sur moi. C’était un discours révolutionnaire, mais pas «preachy».

Est-ce qu’il y a un genre musical que tu n’as pas encore exploré, mais qu'on pourrait entendre sur tes albums éventuellement ?

Je viens de tomber amoureux du cumbia. J’écoute beaucoup de cumbia et de chicha. J’écoute beaucoup la musique d'Amérique du Sud. Il y a comme une étrange alliance avec la musique électro, mais aussi avec le punk rock. Je vais peut-être me laisser influencer un peu.

Quel interprète aimerais-tu entendre reprendre une de tes chansons dans tes rêves les plus fous?

Sur le nouvel album, j'ai fait une chanson qui s'appelle «Time». C’est une chanson que j'ai composée pour ma grand-mère qui est décédée. J’aimerais que D'Angelo la chante. C'est vraiment écrit pour lui. Ça serait beaucoup mieux que ma version! (Rires...)

Tu as enregistré un album pour enfants, «Something Different». Quel serait ton album pour enfants préféré?

La grande influence pour cet album, c'est le chanteur Raffy. C'est un activiste, mais il chante pour les enfants. C’était un de mes chanteurs préférés. Il avait fait un album enregistré par Daniel Lanois, «Singable Songs for the Very Young». C’est devenu un énorme succès à l’international.

Ta trame sonore préférée?

J'aime beaucoup «2001: A Space Odyssey». J'aime énormément cette trame sonore. J’aime aussi Tarkovski. Pour le côté «synthesizer» et la «vibe» créée dans ses films.

Tes projets pour l’été?

Beaucoup de surprises s’en viennent. J'ai plusieurs albums qui vont sortir. J'ai plusieurs collaborations aussi. J’ai fait un album avec un jeune rappeur québécois. NDG «represent»! (Rires...) Il s’appelle Remy Picasso. Il est vraiment cool et très bon. Aussi, j'ai mes deux vinyles qui viennent de sortir, un en français, un en anglais.

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