Dans l’univers des constables spéciaux de la route

Simon Dessureault
Souvent confondus avec les surveillants routiers du ministère des Transports ou avec les signaleurs des chantiers de construction, les contrôleurs routiers ne sont vraiment ni l’un ni l’autre. Incursion dans leur univers, méconnu du public.
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«On intercepte généralement des véhicules commerciaux [de la petite voiture de livraison au grand train routier, en passant par les autobus et les taxis], qu’ils aient commis une infraction ou tout simplement pour en faire l’inspection», nous a expliqué Marie-Josée Michaud, agente aux relations publiques de Contrôle routier Québec, l’organisme qui nous a donné un accès direct au travail de ses agents le temps de quelques heures.
À notre arrivée, un peu avant 9 h un matin, plus tôt ce mois-ci, au poste de contrôle de l’autoroute 40, à la hauteur de L’Assomption, un véhicule lourd hors norme (longueur et largeur excédentaires), nécessitant un permis spécial de circulation, avait déjà été mis à l’écart pour des vérifications.
«Tout ce qui est surcharge, arrimage, mécanique, ce sont des infractions qu’on voit fréquemment», nous a expliqué Mme Michaud.
Dans ce cas, le conducteur a pu présenter un permis en règle pour son camion, mais la plaque du véhicule a été suspendue en raison d’un pneu crevé, une situation qui compromet la sécurité des usagers de la route. «Pour la réactiver, le propriétaire doit effectuer la réparation et faire signer le certificat de vérification mécanique que nous lui avons émis lors de l’intervention par un mandataire de la SAAQ qui s’assure physiquement que la réparation est faite», a précisé Mme Michaud.

En mode patrouille
Par la suite, nous sommes montés dans un véhicule d’urgence de Contrôle routier Québec avec Stéphane Querry, un patrouilleur, ainsi que Mme Michaud, pendant un peu plus d’une heure pour mieux connaître leur travail.
Premier arrêt: l’aire de service du Point-du-Jour plus à l’est, toujours sur la 40, à la hauteur de Lavaltrie. Raison: la vérification des numéros de plaque d’immatriculation des camions stationnés afin de détecter de possibles véhicules volés.
Nous sommes ensuite allés dans un secteur connu pour être fréquenté par les conducteurs de poids lourds désireux d’éviter le poste de contrôle autoroutier, c’est-à-dire les routes de campagne à l’écart de l’autoroute.

«C’est interdit aux véhicules lourds, on pourrait donc voir pour quelle raison ils passeraient-là», a mentionné Stéphane Querry. Nous n’avons finalement croisé aucun véhicule suspect lors de cette bifurcation.
La fin de cette patrouille nous a cependant réservé une surprise. Le véhicule de patrouille a soudainement fait demi-tour pour rattraper un véhicule léger de livraison dans un stationnement du centre-ville de L’Assomption.
«Il n’avait pas de clignotants et pas de feux de freinage sur sa remorque. Un véhicule sans feux de freinage, c’est une défectuosité majeure et le véhicule ne peut donc pas circuler, a ajouté Mme Michaud. Et il n’a pas de feux de position sur les côtés. Il y a beaucoup d’infractions.»
Formation
Les contrôleurs routiers sont des agents de la paix chargés d’appliquer plus d’une quarantaine de lois et règlements en lien avec la sécurité routière. Il peuvent notamment intervenir lors de certaines infractions criminelles telles que la capacité de conduite affaiblie, la conduite dangereuse ou le délit de fuite.
Leurs tâches s’apparentent donc davantage à celles des policiers - qui sont également des agents de la paix -, qu’à celles des surveillants routiers ou des signaleurs de chantiers.
D’ailleurs, pour être contrôleur routier, il faut suivre et réussir une formation de 21 semaines à l’École nationale de police du Québec (ÉNPQ), à Nicolet.
En juillet dernier, 12 finissants ont été assermentés à l’ÉNPQ, une étape officialisant leur arrivée au sein des équipes de la SAAQ, de qui relève Contrôle routier Québec. L’organisme compte quelque 300 agents.