«Martin et Stefano sont complètement gagas des candidats», confie Myriam Constant, productrice au contenu de «MasterChef Junior Québec»

Comme elle le dit si bien, Myriam a une passion dévorante pour les émissions culinaires depuis toujours. Elle en a fait sa spécialité télévisuelle. D’abord coordonnatrice pour Un souper presque parfait, elle s’est plongée dans le contenu de 3 fois par jour et vous, puis de la compétition relevée Chef de bois. MasterChef était le projet tout désigné pour elle. Elle s’y implique partout, des produits au garde-manger en passant par les outils de cuisine, les boîtes surprises, le casting et le nombre de poitrines de poulet nécessaires à un défi. Elle prépare actuellement la 3^e saison. Et comme il n’y a pas que les adultes qui aiment cuisiner, elle s’est amusée à développer la formule aussi ludique qu’impressionnante de MasterChef Junior.

Quelles adaptations avez-vous faites pour la version québécoise de MasterChef Junior?

Dans notre studio, à l’arrière de la cuisine, se trouve le restaurant où l’on reçoit la clientèle dans la version ordinaire. Pour la version junior, nous avons décidé d’en faire une salle de jeux. Ça permet aux jeunes candidats de s’amuser entre chacune des étapes. Nos candidats doivent avoir du plaisir, des surprises, de l’amusement, de l’émerveillement, des défis ludiques. Aux États-Unis, ils font des feux d’artifice, déguisent les juges. On a misé sur des thèmes comme le sucré ou le carnaval. Nous avons aussi nos classiques culinaires et le format permet cette flexibilité pour l’adapter à notre marché.

Est-ce que des ajustements ont été nécessaires pour que la cuisine soit sécuritaire pour les enfants?

Il y a des petits escaliers aux stations, un escabeau dans le garde-manger, il arrive que les jeunes fassent appel aux juges pour attraper un ingrédient sur une tablette du haut. Romane qui n’a que 8 ans a un petit step. Une équipe leur rappelle les consignes de sécurité, ils ont des gants protecteurs pour la mandoline, certains couteaux sont adaptés. On s’est assuré qu’ils étaient capables de soulever la boîte mystère. Dans le garde-manger, on a ajouté des aliments qui plaisent aux enfants. Ça leur arrive pendant le tournage d’aller grignoter un biscuit ou des bonbons. L’horaire de tournage a été adapté pour ne pas nuire à leur succès scolaire. On tourne une fin de semaine sur deux. Ça leur laisse du temps pour se reposer, pratiquer leurs bases. Ce sont tous des fans de MasterChef Junior. Ils savent le genre de défis qui revient chaque saison et peuvent se bâtir un baluchon de connaissances.

Comment se fait le casting pour avoir des jeunes si talentueux?

Ça commence par un questionnaire. On veut déceler leur vocabulaire culinaire, voir s’ils évoluent dans une famille qui cuisine. Ils nous envoient des photos des plats dont ils sont fiers. À l’étape suivante, on leur demande des vidéos. On veut qu’ils se présentent, les voir cuisiner. C’est important d’évaluer leur capacité réelle sans l’aide d’un adulte. Certains sont convoqués en préauditions. À ce moment, ils ont tous la même recette à faire et accès aux mêmes ingrédients. Puis il y a des rencontres individuelles où ils nous apportent un plat cuisiné chez eux par eux.

Comment gérez-vous la compétition et la déception qui peut venir avec?

Martin et Stefano sont complètement gagas des candidats. Ce sont des papas. Ça donne des moments touchants. Ils sont plus dans le mentorat que dans la critique. Lors des défis d’élimination, ils font des démonstrations avant pour les accompagner. Sur le plateau, les jeunes sont encadrés. Le focus est davantage sur l’aventure que sur la finalité. Faire partie de la cohorte, avoir le tablier est un exploit. C’est comme dans le sport. Parfois, on gagne, parfois on perd. L’important c’est d’avoir donné le meilleur de soi.

Qu’est-ce qui t’a le plus étonné? Est-ce que tu as vu des tendances culinaires se dégager des recettes de ces jeunes?

J’ai été impressionnée par leur niveau de connaissances techniques. Les jeunes savaient ce qu’était un thermocirculateur, ont utilisé le sous-vide, des techniques de coupe très précises. Ils ont beaucoup d’imagination, une belle capacité à agencer les saveurs. Personne n’aurait pu dire que les recettes avaient été faites par des enfants. Souvent, ils avaient des histoires derrière leurs plats. La confiture de la mère de Victor, les nouilles asiatiques que Romane mange au chalet, un plat mexicain qu’Olivier voulait reproduire à la suite d’un voyage. Côté tendance, les jeunes aiment travailler avec les aliments locaux et frais. Ils ont été nombreux à essayer les produits boréals comme l’ail noir. Je suis contente de voir les encouragements des téléspectateurs à leur égard. C’est une émission positive et bienveillante qui arrive à un bon moment par rapport à l’ambiance générale actuelle.

MasterChef Junior
Lundi au jeudi 19h à TVA et TVA+