Dans la rue contre «l’inaction climatique»
Les étudiants ont notamment critiqué le 3e lien


Dominique Lelièvre
Près d’un millier d’étudiants ont marché vendredi au centre-ville de Québec pour critiquer ce qu’ils considèrent comme une « inaction climatique » de la part des gouvernements.
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Deux ans et demi après la mobilisation monstre qui a réuni plus de 300 000 personnes à Montréal en compagnie de la militante suédoise Greta Thunberg, et plus de 20 000 à Québec, les étudiants ont l’impression de ne pas avoir été entendus.

« Ce qu’on a dit en 2019, c’est encore vrai aujourd’hui. Il n’y a pas eu assez d’effort et d’avancement depuis ce temps-là », affirme Anaïs Gousse, 19 ans, étudiante au cégep de Limoilou et porte-parole pour la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES). « C’est comme une renaissance, dans le fond, de ce mouvement-là qu’on fait aujourd’hui. »
Grève
Pour l’occasion, 87 000 étudiants, dans le réseau tant collégial qu’universitaire, étaient en grève vendredi un peu partout à travers la province, dont près de 21 000 à Québec. Plusieurs élèves d’écoles secondaires se sont aussi déplacés. D’autres rassemblements étaient organisés à Montréal, Sherbrooke et Joliette, et dans plusieurs villes du monde.

« On veut qu’il y ait des changements sur la courte durée. C’est maintenant le temps d’agir. Dans 50 ans, il sera trop tard. Il faut protéger notre planète maintenant, parce qu’on n’en a qu’une seule », a insisté une jeune participante de 14 ans.
3e lien et tramway
Les personnes présentes ont fait connaître leur désaccord avec certains projets, comme la zone d’innovation du Littoral Est en basse-ville de Québec et la hausse de la norme de nickel dans l’air qui est à l’étude.

Toutefois, c’est le projet de tunnel autoroutier du gouvernement caquiste dans la capitale provinciale qui a reçu l’opposition la plus retentissante.
« C’est un projet arriéré, c’est un projet qui ne sert à rien, c’est un projet qui sert à gaspiller de l’argent », estime Valérie Montour, une étudiante de 19 ans en sciences humaines.

Plusieurs n’ont pas digéré que parallèlement, le gouvernement Legault impose cette semaine de nouvelles conditions au projet de tramway de la Ville de Québec.
« Ce n’est pas la première fois que [le gouvernement] Legault rajoute des conditions et remet ça en question. Clairement, Québec est due pour avoir un projet de mobilité durable, structurant », plaide Charles-Émile Fecteau, président de l’Association des étudiants gradués en sciences et génie de l’Université Laval.