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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Daniel Grenier a vécu avec 250$ par mois après la fin des Chick’n Swell

Daniel Grenier pose avec son chat Rav 4 dans « la pièce de la honte », qui comprend ses accessoires qui n'ont pas fonctionné sur scène.
Daniel Grenier pose avec son chat Rav 4 dans « la pièce de la honte », qui comprend ses accessoires qui n'ont pas fonctionné sur scène. Joël Lemay / Agence QMI
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Raphaël Gendron-Martin | Le Journal de Montréal

2023-04-17T23:30:00Z
2023-04-18T10:13:43Z
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En janvier 2024, cela fera dix ans que le groupe Les Chick’n Swell s’est séparé. Pour l’humoriste Daniel Grenier, qui lance son nouveau spectacle solo mercredi, la fin du trio comique avec qui il jouait depuis 23 ans a été très difficile. 

« Je ne voudrais plus jamais repasser par là. Ç’a été tellement dur. À 40 ans, je suis retombé dans la relève. »

Daniel Grenier vit des moments heureux, lui qui lancera son nouveau one-man show, Jaune, mercredi au Club Soda. Mais l’humoriste de 50 ans reconnaît avoir touché le fond du baril quand l’aventure des Chick’n Swell a pris fin il y a près d’une décennie.

« Une chance que ma blonde, ma mère et mon frère étaient là, parce que j’ai vraiment eu de la misère monétairement, confie-t-il. C’est correct d’être dans la relève à 17 ans, mais à 40 ans avec une maison, une voiture et les enfants... Je faisais 10 shows par mois à 25$. Calcule-le comme tu veux, mais ce n’est pas assez. »

« Je me rappelle une année, après [la fin des] Chick’n Swell, on était allés au [restaurant] St-Hubert. Et Michel [son frère et gérant] m’avait donné une enveloppe avec 500$ dedans. Il m’avait dit : tiens, je pense que t’en as besoin. Je me suis mis à brailler dans le St-Hubert à chaudes larmes. »

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« À 40 ans, que mon frère et ma mère me donnent de l’argent, ce n’est pas quelque chose que je souhaitais. À 40 ans, j’aurais mieux aimé avoir le même compte de banque que Martin Matte au même âge [rires] », dit-il à propos de son ami, et ancien coloc, avec qui il a fait l’École nationale de l’humour en 1995.

  •   Écoutez l'entrevue avec Daniel Grenier, auteur-compositeur-interprète folk et humoriste à l’émission de Sophie Durocher via QUB radio :  

Réapprendre son métier

Après avoir connu de très belles années avec son trio comique [Les Chick’n Swell ont notamment animé Le Gala Les Olivier, de 2009 à 2012, et ont aussi eu leur émission à Radio-Canada, de 2001 à 2003], Daniel Grenier a eu plusieurs remises en question après la séparation de son groupe.

« J’ai été chanceux parce que j’étais bien entouré. Je ne serais pas ici en train de te parler sinon », dit-il, précisant qu’il aurait probablement quitté l’humour.

Pendant près d’un quart de siècle, Daniel Grenier avait fait de l’humour en groupe. Quand il a décidé de se lancer en solo, il a dû réapprendre son métier. « Les Chick’n Swell, on jouait toujours avec un quatrième mur. Il a fallu que j’apprenne à me revirer vers les gens. Ce mouvement-là vers l’intérieur, je ne savais pas comment le faire. [...] Je ne savais pas comment faire de l’humour tout seul. J’essayais d’avoir du plaisir, mais je n’étais pas capable. »

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Sa première apparition sur scène en solo a été, de son propre aveu, très éprouvante. Mais il s’est malgré tout laissé convaincre de retourner faire une autre soirée d’humour. Et comme la deuxième fois s’était mieux déroulée que la précédente, il a commencé à bâtir peu à peu sa confiance. Les mois ont passé puis des amis comme Mike Ward et Martin Matte l’ont invité à faire leurs premières parties.

« Je me rappelle qu’une fois, j’avais joué avec Martin Matte au Centre Vidéotron. Le lendemain, je jouais dans une maison à Valleyfield! [rires] »

« La pièce de la honte »

En 2019, Daniel Grenier lançait son premier one-man show, J’adore. Quatre ans plus tard, le revoici avec une nouvelle proposition : Jaune

« Je n’ai plus le syndrome de l’imposteur par rapport à mon style d’humour », dit celui qui utilise des dizaines de poupées, gadgets et accessoires de toutes sortes sur scène. 

« Je magasine vraiment beaucoup de jouets dans les ventes de garage, sur Marketplace et au marché aux puces », dit-il, ajoutant qu’il a dû changer de véhicule pour pouvoir transporter tout son imposant matériel en tournée. 

Dans son sous-sol, à Longueuil, Daniel Grenier a même une pièce appelée « la pièce de la honte », où il range tous les objets dont les blagues n’ont pas fonctionné en spectacle. « Souvent, j’achète un gadget ou un accessoire et je fais de l’anxiété parce que je ne veux pas perdre le 20$ que j’ai dépensé. Il faut que je fasse une blague avec ça. »

Après presque dix ans de scène en solo, Daniel Grenier est heureux de s’être bâti un public fidèle. « Les gens qui viennent voir mon show me disent que ça leur fait du bien, ils entrent dans un univers qui est complètement différent. Ça les aide à déconnecter », conclut celui qui dit vouloir garder son cœur d’enfant jusqu’à la fin de ses jours.

Daniel Grenier présentera Jaune mercredi, au Club Soda. Il sera aussi au Théâtre Petit Champlain de Québec, les 17-18 mai. Pour toutes les dates : danielgrenier.ca.

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