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Culture

Dan Daraîche sur les traces de son père

Production/Julien Faugère
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Samuel Pradier

2025-06-05T10:00:00Z
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Longtemps, Dan Daraîche ne se voyait pas faire une carrière solo, lui qui monte pourtant sur scène depuis plusieurs années avec son père ou la famille. Timide et peu sûr de lui, l’expérience de La Voix lui a notamment donné le coup de pouce pour se lancer dans le vide. Le résultat est ce magnifique premier album solo, qui va sortir le 12 septembre prochain.

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La musique coule dans les veines de Dan Daraîche depuis son enfance. Il est né dedans, et jouer d’un instrument est naturel chez lui. Il n’a d’ailleurs jamais suivi de cours. «Je n’aime pas ça me faire montrer les choses, je préfère découvrir par moi-même. Mais la musique est un langage que je comprends facilement. Je m’assois devant le piano, et tout est là, je vois toutes les possibilités. Pour la guitare, c’est un peu plus compliqué, il faut travailler davantage, et la basse, c’est encore pire. Mais la batterie reste mon instrument, le premier que j’ai appris. Il a fallu que j’aille explorer les autres instruments pour mieux comprendre et savoir comment jouer avec d’autres musiciens.»

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Complètement autodidacte, il reconnaît avoir des facilités innées. «Le solfège est un langage difficile à assimiler. Je l’ai appris par moi-même, à mon rythme. C’est une matière lourde, comme apprendre le calcul intégral. Tu ne l’apprends pas pour le fun, tu le fais parce que tu sais que ça va t’aider.» Dan avoue au passage avoir aussi appris à jouer du classique, une musique qu’il apprécie beaucoup.

Un destin évident

Même si suivre la famille pouvait sembler normal de l’extérieur, le jeune musicien ne voulait pourtant rien savoir de faire carrière en solo au départ. «Ma seule alternative était d’avoir un emploi régulier, ce qui ne me tentait pas non plus. J’ai donc opté pour ce que je connaissais et ce que je savais faire. J’ai commencé à faire de la tournée avec ma famille à l’âge de 16 ans, parce que ça ne m’intéressait pas d’aller sur le marché du travail et je m’ennuyais sur les bancs d’école.»

S’il aimait être planqué au fond de la scène derrière sa batterie, petit à petit, Dan Daraîche s’est imaginé en avant, devant un micro. «C’était très anxiogène pour moi. Ça ne me tentait pas d’aller me compromettre devant le public, mais j’ai fini par me dégêner.» Son passage à La Voix a servi de détonateur à sa volonté d’assumer son côté chanteur. «J’étais très nerveux, c’était un gros plongeon dans l’inconnu pour moi. Ça a fonctionné, et j’ai été le premier surpris.»

Une retenue tenace

S’il est un petit prodige de la musique, l’écriture de chansons n’est pas encore fluide pour le fils de Paul Daraîche. Il faut dire que l’exemple paternel a mis la barre assez haute. «C’est beaucoup plus compliqué pour moi, surtout en français. J’écris beaucoup en anglais, car c’est plus facile. Il y a trop de choix de mots en français. Il y a aussi beaucoup plus de possibilités de faire une erreur, parce que je veux que ma grammaire soit impeccable. Ça demande donc beaucoup de temps à vérifier, réécrire ce que je couche sur papier.»

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Toutes les chansons de son premier album sont toutefois dans la langue de Molière, mais ce n’est pas lui qui les a écrites. «Je voulais que mon premier disque soit en français, surtout en considérant le bagage francophone que mon père a apporté à la musique. Je ne voulais pas faire d’ombre à ça.» Il reconnaît qu’il y avait une certaine pression sur ses épaules. «Quel que soit le métier que l’on peut faire, on a toujours envie de prouver à son père qu’on est bon dans ce qu’on fait. Mais quand il fait le même métier que toi, c’est extrêmement difficile. Il faut juste penser à faire son propre chemin et ne plus penser à ça.» Les 12 chansons de l’album sont donc signées par des auteurs réputés comme Sylvain Cossette, Andrée Watters, Mario Pelchat ou encore Matt Laurent.

Une écriture personnelle

Dan Daraîche confie néanmoins avoir déjà six ou sept chansons dans ses tiroirs, dont le texte et la musique sont finalisés. «Il faut juste que j’ose me livrer à travers tout ce que j’ai écrit, et accepter la critique qui va avec, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Livrer des choses très personnelles et avoir un retour des gens, ça peut être difficile et confrontant.»

L’acte d’écrire pour extérioriser ses émotions et ses sentiments est arrivé dans sa jeunesse. «J’avais un psychothérapeute plus jeune et il me faisait écrire ce qui n’allait pas pour m’en débarrasser. Ce que j’ai fait. J’ai peut-être ruiné quelques bonnes chansons.» Il n’a malheureusement pas gardé ces carnets d’adolescence. «Mais l’écriture reste encore un acte libérateur. Mon moyen d’expression passe par la musique. J’en ai besoin. Jouer de la musique, c’est comme respirer pour moi. Si je ne fais pas ça, je vais être malade, je vais devenir fou.»

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Avec la sortie d’un album vient la possibilité d’une tournée de spectacle qu’il dit attendre avec impatience. «J’ai vraiment hâte d’affronter cette nouvelle épreuve, et d’essayer de performer. Ça va être mon projet, mes propres affaires. Le jour du lancement, le 12 septembre, je sais que ça va être une journée difficile et intense, mais j’ai le temps de me préparer d’ici là.»

Alors que son père aura mis près de 40 ans avant de pouvoir faire une tournée de salles de spectacles, Dan Daraîche va pouvoir le faire dès son premier album. «Heureusement qu’il a été là avant moi. C’est lui qui a défriché le chemin, qui a fait la place avant nous.»

Au passage, il raconte n’avoir jamais souffert du fait que son père était toujours en tournée, notamment parce que la famille le suivait presque partout. «Il nous amenait avec lui, on était tout le temps-là, et j'ai d’ailleurs souvent manqué l’école. On n’y allait pas souvent. Il nous amenait le plus possible avec lui, et j’en garde de beaux souvenirs, de belles expériences. Au secondaire, la direction m’a même fait couler une année, non pas parce que j’étais mauvais académiquement, mais parce que je n’avais pas été assez présent.»

D’ailleurs, le concept de famille soudée chez les Daraîche dépasse largement le cadre de la musique. «C’est très familial chez nous. On voit la famille le plus souvent possible. On a une très grande famille, et les partys sont nombreux. On a beaucoup de cousins et cousines. Et il y en a plein qui ont beaucoup de talents, mais qui n’ont pas voulu faire carrière.»

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BOX

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