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L'article provient de Le Journal de Montréal
Voyages

Voici le meilleur endroit pour manger une vraie poutine «100% Québec» en Floride

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Marie Poupart

2024-02-10T05:00:00Z
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Demandez à n’importe quel snowbird où trouver de la vraie bonne poutine en Floride, et il vous répondra sans hésiter chez Dairy Belle, propriété de la famille Grenier, originaire de Victoriaville. Ouvert en 1998, dans une petite cabane à patates sur la US 1 à Dania Beach, ce petit resto est maintenant devenu une véritable institution en Floride. 

Victimes de leur succès et pour mieux servir leur clientèle, les propriétaires ont décidé, il y a 4 ans, de laisser derrière eux leur petit local pour s’installer dans un espace plus spacieux et plus fonctionnel, juste en face du Casino de Dania Beach.  

« Aujourd’hui, nous servons plus de 12 gallons de sauce à poutine par jour ! Notre recette est tellement populaire que bien souvent, la première chose que les Québécois font en arrivant en Floride est de s’arrêter pour manger une poutine chez nous, et quand ils repartent en direction nord, ils reviennent pour une petite dernière » explique en riant François Grenier, le fils de Gilles et de Ritane Grenier qui ont ouvert le restaurant il y a un peu plus de 25 ans. 

Mais quelle est donc la petite histoire qui se cache derrière le succès incroyable de ce restaurant chouchou des Québécois et même des Américains de Dania Beach ? François Grenier, maintenant copropriétaire de l’entreprise, nous raconte comment tout cela a commencé.

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1. En 1992, pourquoi votre père a-t-il décidé de quitter le Québec avec sa famille pour vivre en Floride ?

Parce qu’il en avait marre du froid. De plus, à l’époque, mon père souhaitait se lancer en affaires à Drummondville, mais le contexte économique était difficile, et il y avait beaucoup de restrictions municipales pour les gens désireux de démarrer une entreprise, alors il s’est dit qu’avant de tout perdre, il valait mieux déménager aux États-Unis et aller faire de l’argent ailleurs, à la chaleur.


2. Comment en est-il venu à ouvrir un restaurant de poutine ?

À son arrivée en Floride, il a d’abord ouvert un commerce de recouvrement de plancher. Quelques années plus tard, plus précisément en 1998, il a vu une toute petite cabane abandonnée sur la US 1 à Dania qui, à une certaine époque, servait de la crème glacée. Il trouvait que c’était le site idéal pour ouvrir une cabane à patates qui vendrait des hot-dogs et de la crème glacée comme on le fait au Québec. Il a réussi à retrouver le propriétaire puis, avec un contrat de location en main et après quelques rénovations qu’il a faites avec l’aide de ma mère, le Dairy Belle a finalement ouvert ses portes.

Le Dairy Belle alors qu’il était situé sur la US 1 à Dania Beach.
Le Dairy Belle alors qu’il était situé sur la US 1 à Dania Beach. Photo fournie par François Grenier

3. Est-ce que votre père en était à sa première expérience en restauration ?

Non, mon père a longtemps travaillé avec mon grand-père, propriétaire de la célèbre Fromagerie Victoria à Victoriaville, dont il s’est départi en 1988. En plus de la fromagerie, ils vendaient de la crème glacée. Mon père était donc en terrain connu en ouvrant le Dairy Belle.

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4. Peut-on dire que le succès vous a rapidement souri ?

Tranquillement, on a réussi à se faire connaître grâce au bouche-à-oreille et à un peu de publicité. Les Québécois ont appris que le Dairy Belle était tenu par des Québécois et qu’en plus, on y servait de la poutine avec du fromage en grains du Québec. Tout d’un coup, on a vu apparaître des files d’attente devant le restaurant. Au point où notre friteuse n’arrivait pas à fournir. Mais notre entreprise a vraiment explosé quand, en 2011, Alex Perron est venu à notre restaurant tourner son émission de télévision Alex en Floride présentée sur Canal Évasion.

Gilles et Ritane Grenier et leurs enfants, François et Isabelle en 2004.
Gilles et Ritane Grenier et leurs enfants, François et Isabelle en 2004. Photo fournie par François Grenier

5. Votre restaurant est devenu une institution en Floride ?

En saison, de novembre à avril, nous sommes vraiment très occupés, car on est le seul restaurant des alentours à offrir de la vraie poutine traditionnelle du Québec. Avant de déménager dans notre nouveau local – le Dairy Belle a changé d’adresse il y a 4 ans –, les clients pouvaient attendre en file pendant au moins une heure et parfois plus pour pouvoir savourer notre poutine. Nous devons aussi notre réputation à nos hot-dogs toastés et notre succulente crème glacée.

Il y a 4 ans, le Dairy Belle a déménagé au Meadowbrooke Square sur Dania Beach Blvd, à Dania Beach.
Il y a 4 ans, le Dairy Belle a déménagé au Meadowbrooke Square sur Dania Beach Blvd, à Dania Beach. Photo fournie par François Grenier

6. Financièrement, vous avez su tirer votre épingle du jeu ?

Après plus de 25 ans, nous sommes toujours en affaires. Notre clientèle est maintenant constituée autant de Québécois que d’Américains. Le monde attire le monde... Bien des Américains se sont présentés à notre restaurant après avoir vu les longues files d’attente. Curieux, ils voulaient savoir pourquoi nous étions si occupés. Après avoir goûté à notre poutine et nos hot-dogs, ils sont devenus des clients fidèles.

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7. Est-ce que votre restaurant est une entreprise saisonnière ?

Non, et je dirais que c’est ce qui nous a sauvés et qui nous a permis de connaître un certain succès. Contrairement à d’autres restaurants tenus par des Québécois, nous ne fermons pas l’été. La saison estivale est très occupée grâce à notre crème glacée et les gens font la file pour en acheter. D’autre part, depuis que nous avons déménagé en face du Casino de Dania, dans un espace plus grand et bien plus fonctionnel, la clientèle s’est élargie, car elle peut maintenant s’installer confortablement à l’air conditionné.

Le Dairy Belle sert de la crème glacée molle et 24 saveurs de crème glacée dure.
Le Dairy Belle sert de la crème glacée molle et 24 saveurs de crème glacée dure. Photo fournie par François Grenier

8. Vous avez fait des études en affaires et vous êtes maintenant copropriétaire de l’entreprise familiale, est-ce que vos parents sont toujours impliqués au Dairy Bell ?

Ma mère Ritane fait encore sa bonne sauce à spaghetti et sa sauce au caramel, tandis que mon père Gilles fait parfois les commissions. L’été, ils préfèrent vivre au Québec, alors je m’occupe seul de l’entreprise.

François Grenier et ses parents Ritane et Gilles Grenier.
François Grenier et ses parents Ritane et Gilles Grenier. Photo fournie par François Grenier

9. Diriez-vous que votre poutine est aussi bonne que celle des bons restos du Québec ?

Bien des gens affirment que notre poutine est meilleure que celle du Québec. Elle est faite avec des frites congelées de très grande qualité et on utilise du fromage cheddar en grain du Wisconsin, là où on trouve les meilleurs producteurs de fromage de tout le pays. Dans les premières années, on faisait venir le fromage du Québec par avion, mais avec le volume, il n’était plus possible de le faire, les coûts de livraison étaient trop élevés. [...] Par contre, notre sauce provient du Québec. 

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La poutine traditionnelle est le repas le plus populaire au Dairy Belle.
La poutine traditionnelle est le repas le plus populaire au Dairy Belle. Photo fournie par François Grenier

10. Vous avez décidé de déménager votre restaurant il y a 4 ans. N’était-ce pas un pari risqué de prendre une telle décision ? Votre nouveau local à l’allure très moderne n’a rien d’une cabane à patates qui rappelle aux Québécois leur coin de pays ?

Non, bien au contraire nous servons encore plus de clients. Avant toute chose, ce qui fait notre réputation est notre menu. Nous vendons toujours les mêmes produits et plus encore, nous faisons preuve désormais d’une plus grande créativité dans nos recettes. Au lieu de servir une seule sorte de poutine, on en propose maintenant près d’une dizaine. Il est maintenant possible de commander de la bière et du vin. Les clients sont bien mieux assis qu’à l’époque où nous étions situés sur le bord de la US 1 et qu’il n’y avait pas d’air conditionné. Victimes de notre succès, nous n’avions vraiment plus d’autre choix que de déménager. Au début, nous n’étions pas organisés pour servir de 600 à 700 personnes par jour. L’attente était beaucoup trop longue, alors que maintenant, nous sommes bien plus efficaces, et nous offrons un bien meilleur service. Le menu est toujours aussi bon, et les clients peuvent toujours être servis en français !  

Dairy Belle en chiffres... 

  • 16 gallons de sauce à poutine par jour (haute saison) 
  • 13 000 livres de fromage en grains/année 
  • 624 tubes de crème glacée dure/année 
  • 15 000 livres de poitrines de poulet/année 
  •  19 000 Hot-dogs servis/année 

Nombre de clients servis par jour

  • 500-700 (haute saison)  
  • 100-150 (basse saison) 

Prix d’une petite poutine

  • 1998 : 3,99 $ US 
  • 2023 : 9,89 $ US
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