Cycliste happée mortellement sur la 132: «c’est important de profiter de chaque moment avec les gens qu’on aime», dit son mari


Nicolas St-Pierre
Un an après la mort tragique d’une cycliste de 61 ans, happée alors qu’elle circulait aux abords de la route 132 à Saint-Michel-de-Bellechasse, son mari était de retour sur les lieux du drame accompagné de ses fils et d’une centaine de personnes, samedi matin, où un vélo fantôme a été érigé en guise de mémorial.
Ce dernier en a d’ailleurs profité pour rappeler l’importance de ne pas attendre à demain pour profiter de la vie.

«Même si on dit que le temps arrange les choses, c’est toujours difficile à accepter aujourd’hui. C’est pour ça que c’est important de profiter de chaque moment avec les gens qu’on aime, parce que la vie peut basculer rapidement», a confié Michel Faucher, en entrevue avec Le Journal.
Ce dernier avoue d’ailleurs qu’après 42 ans de vie commune, Linda Casey et lui avaient toujours plusieurs projets en tête alors qu’ils comptaient bientôt profiter de leur retraite.

«Il ne faut pas attendre à demain si on a quelque chose à dire ou à faire et si on a des rêves, c’est important de ne pas attendre pour les réaliser.»
Sensibiliser les usagers de la route
À la demande de sa famille, une cérémonie a donc été organisée par l’organisme Souliers et vélos fantômes Québec (SVFQ) au cours de laquelle un vélo peint en blanc accompagné d’une plaque commémorative a été installé pour honorer la mémoire de la victime, permettre aux proches de se recueillir, mais surtout de sensibiliser les usagers.

«C’est important que les gens qui circulent dans le secteur voient le vélo et que son décès puisse servir à sensibiliser les automobilistes, mais également les cyclistes pour éviter que ça se reproduise», a poursuivi M. Faucher aux abords de la 132, où les automobilistes ne daignaient même pas ralentir pendant le rassemblement.
«Il faut en parler et sensibiliser les deux côtés, mais surtout les automobilistes parce qu’ils ont une machine capable d’enlever la vie de quelqu’un entre les mains. Dire que les vélos sont dans le chemin est souvent l’excuse facile, mais la route est là pour être partagée», a-t-il poursuivi, toujours un peu émotif.

Un autre drame un an plus tard
Les proches présents dans le cadre de la cérémonie ont également eu une pensée pour la jeune cycliste de 16 ans qui a perdu la vie dans des circonstances semblables plus tôt cette semaine, sur la route 138, à Saint-Augustin-de-Desmaures.
Le porte-parole de SVFQ, Laurent Deslauriers, a d’ailleurs insisté pour dire qu’il reste toujours beaucoup de travail à faire en ce qui concerne la cohabitation sur les routes du Québec et pour faire en sorte que les cyclistes se sentent et soient en sécurité.
«Il y a eu une situation extrêmement similaire pas plus tard que cette semaine à Saint-Augustin-de-Desmaures et cette fois, ça a coûté la vie d’une jeune fille de 16 ans. On parle d’une route nationale, d’un accotement asphalté et sur la route verte en plus», s’est-il indigné.

«Il y en a des solutions, on n'a pas besoin de chercher bien loin et elles ne sont pas nécessairement coûteuses. Si on veut vraiment atteindre la fameuse vision zéro, ça va prendre plus que ça», a conclu le porte-parole.