Cycliste happée mortellement: l’automobiliste essuie un nouvel échec
Christine Pryde une résidente de L’Île-Bizard, réclamait un non-lieu à son procès pour conduite avec les facultés affaiblies causant la mort


Michael Nguyen
Une automobiliste accusée d’avoir pris le volant malgré la fatigue et d’avoir ensuite tué une cycliste multiplie les requêtes pour s’en tirer, mais elle a essuyé un nouvel échec, cette fois en réclamant un non-lieu sous prétexte que la preuve contre elle est trop faible.
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«Un jury pourrait en arriver aux conclusions nécessaires pour rendre un verdict de culpabilité», a statué le juge Dennis Galiatsatos, ce vendredi au palais de justice de Montréal.
Il déboutait ainsi Christine Pryde, une résidente de L’Île-Bizard âgée de 32 ans, accusée d’avoir pris le volant avec les facultés affaiblies et d’avoir ainsi causé la mort d’Irène Dehem, le 18 mai 2021.

Ce jour-là, Pryde était au travail, mais, selon plusieurs témoignages, elle était «tellement fatiguée» qu’elle a voulu se rendre dans un Tim Horton’s afin de prendre un cappuccino glacé.
Collision violente
Sauf qu’en chemin, Pryde aurait dévié de sa voie et aurait percuté de plein fouet Mme Dehem, qui circulait sur une piste cyclable. Le choc a été si brutal que la cycliste a été éjectée haut dans les airs.

«Une de ses chaussures a été retrouvée logée haut dans un arbre», a expliqué le juge.
Pryde, à bord de sa Hyundai Accent bleue, avait quant à elle terminé son chemin dans un petit fossé en percutant un arbre. Elle aurait alors dit à plusieurs personnes, dont un policier, qu’elle était alors en état de fatigue. Elle aurait également pris un Ativan, un médicament qui peut causer la somnolence.
Mis ensemble, ces deux éléments avaient mené la Couronne à déposer des accusations criminelles contre l’automobiliste.
Médicament en cause?
Or, lors du procès, une experte a affirmé que les analyses sanguines ont permis de déceler ce médicament dans l’organisme de l’accusée, mais qu’en raison des standards scientifiques, le résultat était néanmoins «négatif».
Pour la défense, cette information était assez précieuse pour demander un non-lieu, c’est-à-dire l’acquittement pur et simple, avant même la fin du procès.
Sauf que ce n’est pas la seule preuve contre l’accusée, a rappelé le juge. En ajoutant les déclarations de l’accusée auprès de différents témoins et en y ajoutant les expertises réalisées sur la scène de crime, la preuve pourrait très bien mener à un verdict de culpabilité, a tranché le juge en rejetant la requête de la défense.
Il y a quelques semaines, le juge avait refusé un arrêt des procédures en affirmant que les délais pour que Pryde subisse son procès n’avaient pas été trop longs.
Pryde, qui était présente dans la salle d’audience, a paru déçue de cette décision qui la forcera à revenir à la cour le mois prochain, pour la suite de son procès.
En cas de culpabilité, elle s’expose à une peine considérable d’incarcération.
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