Cybercriminalité: une réalité qui touche les enquêtes de tous types

Jessica Potsou | Agence QMI
À l’ère du numérique, de nombreuses enquêtes de police passent d’une façon ou d’une autre sur internet, et l’avis d’experts spécialisés en cybercriminalité devient alors primordial.
C’est pourquoi le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a créé, il y a cinq ans, une équipe en cyberenquête qui a pour but principal d’aider les différentes unités afin de comprendre ou de résoudre une enquête, que ce soit un cas de fraude, de meurtre ou bien de menaces.
«On voit dans nos enquêtes que les conflits sont souvent initiés à travers les médias sociaux», a expliqué la sergente-détective, Maya Alieh, superviseur de l’équipe de cyberenquête, lors de l’assemblée publique sur la cybercriminalité de la Ville de Montréal.

Ainsi, le travail de cette unité spécialisée dans le domaine est d’enquêter sur l’aspect numérique d’un dossier et d’en faire un rapport pour permettre l’avancement de l’enquête, une aide qui est de plus en plus demandée.
«On est en croissance constante, entre 20 et 30 %, en enquête depuis notre création», a ajouté la sergente Alieh en précisant qu’il y avait près de 1600 dossiers actifs mardi matin.
Les répercussions de l’internet
Alors que les enfants sont submergés dans le numérique à un très jeune âge, on peut observer une désensibilisation qui mène à une certaine perte de contrôle de la réalité virtuelle, estime Maya Alieh.

«Ça vient faire un petit peu une dualité avec les valeurs qu’on lui apprend dans la vraie vie. Donc, on va dire à un enfant “ne parle pas à un étranger dans un parc”. Par contre, on va le laisser ajouter Tiktok et avoir 1500 “followers” alors que, clairement à l’âge de 10 ans, il ne connait pas 1500 personnes», a-t-elle expliqué en précisant que cela engendre une perte de connexions entre le monde réel et le monde virtuel.
L’exemple des pages Instagram de confession constitue un exemple parfait de la déconnexion avec la réalité. Dans ce type de cas, un élève part un compte sur le réseau social dans lequel il partage les états d’âme que ses camarades de classe lui envoient dans un document Google. Or, sur ces comptes administrés par des mineurs, des menaces ont été véhiculées, ce qui a inquiété élèves et parents.
«[La menace va être envoyée] à une seule personne et cette personne-là, au lieu de se dire “bon bin ces paroles, c’est une menace. C’est un crime, ça dépasse la liberté d’expression. Je vais signaler et la menace s’arrête là”. Cette personne a choisi de partager ce message», a expliqué la sergente Alieh.
Dans ces enquêtes, il a été possible de retrouver les administrateurs de ces comptes Instagram ainsi que les auteurs de ces menaces.