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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Culture de l’annulation: le cégep Garneau enlève puis remet un cadre de Joseph Facal

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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2022-12-14T22:59:11Z
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Accusé de participer à la «culture de l’annulation», le cégep Garneau a remis en place une photo de l’ex-ministre Joseph Facal, qui avait discrètement disparu du mur des grands diplômés.  

Au cours des derniers jours, des «membres de la communauté» ont demandé le retrait de ce portrait après avoir été «heurtés» par des propos exprimés par M. Facal, qui est chroniqueur au Journal. 

«Ils se sont adressés à des membres du personnel qui ont été sensibles au malaise exprimé et qui ont décidé de retirer la photo temporairement, le temps de réfléchir à la situation», explique Hélène Aubin, directrice des communications au cégep Garneau. 

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Lors du passage du Journal au cégep mardi avant-midi, le portrait de M. Facal brillait par son absence. La photo est toutefois réapparue sur le mur des diplômés en fin de journée mardi, peu après que Le Journal ait questionné l’institution à ce sujet.

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La direction générale est intervenue pour corriger le tir, explique Mme Aubin. «Il y a des membres du personnel qui nous ont questionnés à ce sujet. Il était vraiment temps qu’on remette la photo en place», dit-elle. 

Bien que la direction soit «sensible au fait que certains propos de l’un de ses grands diplômés aient pu heurter» des étudiants et enseignants, le fait de retirer un tel portrait ne correspond pas aux valeurs de liberté d’expression et de diversité d’opinions prônées par le cégep, ajoute Mme Aubin, qui parle d’une décision «précipitée» mais sans mauvaise foi. 

«On est quand même là pour former des étudiants qui seront confrontés à différentes opinions dans leur vie. C’est un principe auquel on tient comme établissement d’enseignement», ajoute-t-elle. 

De son côté, le principal intéressé dénonce la situation. «L’important dans cette pitoyable affaire n’est pas ma petite personne. Ce que je trouve terrifiant, c’est la mentalité de gens qui veulent effacer de l’espace public quelqu’un parce qu’il ne partage pas ses idées», a-t-il affirmé. 

M. Facal, qui considère que le mea culpa de la direction du cégep est «cousu de fil blanc», doute que le cadre n’ait été remis en place si la direction n’avait pas été interpellée à ce sujet. 

Joseph Facal, qui est aujourd’hui professeur à HEC Montréal, a une feuille de route bien garnie. Il a notamment été ministre des Relations avec les citoyens et de l’Immigration ainsi que président du Conseil du Trésor dans le gouvernement péquiste de Bernard Landry. 

Il est connu pour ses prises de position entourant l’identité culturelle et la modernisation du modèle québécois, mais aussi pour ses critiques envers le wokisme, qu’il a récemment associé au fanatisme religieux dans l’une de ses chroniques. 

 

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