Le Canada anglais aussi a du talent: de Ryan Gosling à Jim Carrey, de Michael Bublé à Justin Bieber, ces artistes se vendent bien à Hollywood et sur le marché culturel des États-Unis

Cédric Bélanger, Maxime Demers, Bruno Lapointe et Sarah-Émilie Nault
D’un point de vue culturel, Donald Trump n’a peut-être pas complètement tort. Quand on regarde le parcours des artistes les plus importants dans la culture canadienne-anglaise, que ce soit en musique, en cinéma, à la télé ou en littérature, les grands succès passent presque obligatoirement par une reconnaissance américaine. De là à conclure que le Rest of Canada (ROC) constitue déjà un 51e État culturel des États-Unis, il n’y a qu’un pas. Voyons voir.
MUSIQUE: l’abondance
De Neil Young et Leonard Cohen jusqu’à la gloire récente de Drake et de The Weeknd, plusieurs artistes canadiens-anglais ont fait courir les foules au sud de la frontière, principalement depuis le début des années 1970.

La liste des vedettes qui ont fièrement représenté la feuille d’érable sur les scènes américaines et du monde entier est impressionnante: Shania Twain, Justin Bieber, Bryan Adams, Michael Bublé, Rush, Gordon Lightfoot, Avril Lavigne, Alanis Morissette, Nickelback, Shawn Mendes, Sum 41, Joni Mitchell et Gordon Lightfoot s’inscrivent dans cette tradition d’excellence.

Même si leurs racines sont québécoises, on peut ajouter les noms de Céline Dion, la reine de Las Vegas, et d’Arcade Fire. Tout comme Leonard Cohen, leurs chansons en anglais leur ont fait faire le tour du globe.

Il faut aussi reconnaître que le Canada anglais a l’équivalent de nos Cowboys Fringants: The Tragically Hip, un groupe dont les chansons ont servi de trame sonore des grands et petits moments de la vie de leurs dévoués admirateurs. La mort du chanteur Gordon Downie avait même causé un deuil national similaire à la peine qui avait enveloppé le Québec lors du décès de Karl Tremblay. (Cédric Bélanger)

CINÉMA: l’attrait d’Hollywood
La production cinématographique étant beaucoup plus limitée au Canada anglais que chez nos voisins du Sud, les meilleurs comédiens décident souvent rapidement de s’exporter aux États-Unis. De Donald Sutherland à Ryan Gosling en passant par Mike Myers, Jim Carrey, Dan Aykroyd, Eugene Levy, Neve Campbell, Pamela Anderson, Rachel McAdams, Ryan Reynolds et Keanu Reeves, on ne compte plus les acteurs canadiens qui ont mené de belles carrières à Hollywood.

À l’image des acteurs, les réalisateurs canadiens se laissent souvent attirer par les gros budgets et les conditions de travail alléchantes offertes par les productions hollywoodiennes. C’est le cas notamment de James Cameron (Titanic), Jason Reitman (Juno), Paul Haggis (Crash) et le regretté Norman Jewison (Un violon sur le toit). Certains cinéastes de renom restent toutefois fidèles à leurs origines comme Atom Egoyan (De beaux lendemains) et David Cronenberg (La mouche), qui ont tourné la majorité de leurs films en terre canadienne. (Maxime Demers)

TÉLÉ: de Degrassi au hockey du samedi
Même si elles ont tenu une moindre portion des téléspectateurs captifs que nos fictions québécoises, bon nombre de séries canadiennes ont permis à la culture du ROC d’être mise de l’avant à l’écran. Des exemples? Les productions Schitt’s Creek, Corner Gas, Degrassi, Cardinal et Orphan Black ont toutes connu un joli succès autant ici qu’à l’international. Celles-ci comptent en leur générique des icônes télévisuelles d’ici telles Eugene Levy, Annie Murphy, Brent Butt, Billy Campbell et Aaron Ashmore.

Le Canada anglais peut compter sur certaines valeurs sûres pour réunir les téléspectateurs devant leur écran, qu’il s’agisse de matchs de hockey, de bulletins de nouvelles, d’émissions d’humour à la Rick Mercer ou encore de grands plateaux de variété. Une chose manque toutefois à leur grille horaire: un talk-show de la trempe de Tout le monde en parle. Voilà qui aurait permis au candidat à la chefferie du Parti libéral du Canada de s’adresser à notre nation cette semaine, plutôt que de privilégier l’émission de fin de soirée de l’Américain Jon Stewart. (Bruno Lapointe)

ROMANS: une riche littérature
Il existe une littérature canadienne-anglaise riche et forte, merci aux nombreux auteurs du pays dont les œuvres parviennent souvent à avoir une portée internationale. Deux d’entre eux ont même reçu un prix Nobel: Saul Bellow (né à Lachine, Montréal) en 1976 et l’Ontarienne Alice Munro en 2013 pour sa maîtrise de la nouvelle.

Parmi les auteurs les plus populaires, on retrouve Yann Martel (Histoire de Pi, version originale en anglais), Margaret Atwood (La servante écarlate), Lucy Maud Montgomery (Anne la maison au pignon vert), Michael Ondaatje (Le patient anglais), Sarah Polley (Cours vers le danger) ou encore Neil Bissoondath pour ses nombreux romans à caractère social et psychologique. (Sarah-Émilie Nault)
