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L'article provient de Le Journal de Montréal

Cultivez des champignons

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Photo portrait de Albert Mondor

Albert Mondor

2021-08-20T16:00:00Z
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Puisqu’ils sont incapables de produire leur propre nourriture par le biais de la photosynthèse et qu’ils doivent se nourrir de matière organique, les champignons forment un règne distinct de celui des plantes.

En fait, la plupart des champignons sont composés d’un appareil végétatif souterrain, appelé mycélium, et de sporophores émergeant généralement du sol, constitués d’un pied et d’un chapeau. Lorsque nous mangeons des champignons, mis à part les truffes et quelques autres espèces à sporophores souterrains, nous consommons uniquement leur partie visible.

Notre climat est particulièrement propice à la culture de plusieurs espèces de champignons comestibles. Tout comme le printemps, l’automne est une période idéale pour cultiver des champignons à l’extérieur.

Méthode de culture

Les pleurotes et le shiitake sont certainement les champignons les plus faciles à cultiver soi-même. Les plus expérimentés peuvent aussi tenter la culture de l’hydne hérisson, du maiatake, du polypore soufré, du reishi et du strophaire rouge vin. On peut trouver sur le marché du mycélium de tous ces champignons en sacs ou en douilles, parfois même sous forme de liquide contenu dans une seringue.

Strophaire rouge vin
Strophaire rouge vin Photo courtoisie, Ann F. Berger

La méthode de culture la plus simple est de disposer le mycélium à l’extérieur, dans un lieu ombragé par des arbres, peu profondément dans le sol, avec un mélange de bois raméal fragmenté, de sciure de bois franc ou de feuilles mortes. Il suffit ensuite de maintenir la terre bien humide en arrosant deux à trois fois par semaine.

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Pleurotes
Pleurotes Photo courtoisie, From Classroom to Field

Les pleurotes et le shiitake peuvent aussi être cultivés dans des pots en textile. Il suffit de placer un substrat composé de terreau d’empotage inoculé de mycélium, additionné de bois raméal fragmenté ou de sciure de bois franc, tout le tour, contre les parois du pot. Il faut ensuite remplir le centre du contenant avec du terreau d’empotage ordinaire, dans lequel des plantes potagères peuvent être cultivées sans problème. Il faut veiller à ce que le terreau demeure constamment humide. Après quelques semaines, les champignons traverseront le textile sans qu’il soit nécessaire de faire de trous. Il est possible que des champignons émergent également à la surface du terreau.

Survivre au froid

On peut aussi faire pousser ces champignons sur des bûches d’arbres feuillus fraîchement coupées disposées à l’ombre. Il suffit d’y faire des trous à l’aide d’une perceuse et de les remplir avec du mycélium sous forme de chevilles. Les trous peuvent ensuite être recouverts avec de la cire d’abeille.

Le champignon shiitake est réputé pour sa capacité à augmenter la vigueur du système immunitaire humain
Le champignon shiitake est réputé pour sa capacité à augmenter la vigueur du système immunitaire humain Photo courtoisie, selfhacked.com

Le pleurote bleu, le pleurote de l’orme et le pleurote en huître sont des champignons vivaces dont le mycélium survit aux rigueurs des hivers qui sévissent dans les régions nordiques comme la nôtre.

Champignons shiitake poussant sur des bûches
Champignons shiitake poussant sur des bûches Photo courtoisie, shiitake-marusho.com

Moins rustique, le shiitake passe mieux l’hiver lorsque son mycélium est inséré dans une bûche d’arbre feuillu ou un pot en textile à l’automne, idéalement un mois avant les premiers gels, et s’il est protégé par une épaisse couverture de feuilles mortes et de neige. 

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Des champignons partout !  

Il semble que le plus gros organisme vivant de la planète soit un champignon du genre Armillaria ostoyae, qui pousse dans le sol de la Malheur National Forest dans l’État de l’Oregon aux États-Unis. Le vaste réseau de mycélium de ce champignon couvre une superficie estimée à plus de 9 kilomètres carrés ! On croit que ce champignon pourrait atteindre l’âge vénérable de 2500 ans ! 

Botaniquement parlant, les champignons ne sont pas des plantes. Ils forment un règne distinct, dont environ 120 000 espèces ont été décrites jusqu’à présent. Certains scientifiques estiment toutefois qu’il y aurait probablement entre 2,2 et 3,8 millions d’espèces de champignons vivant sur la Terre, incluant les levures et les moisissures.

Pleurotes bleues
Pleurotes bleues Photo courtoisie, Babylone Hydro Organique

La majorité des champignons sont entre autres constitués d’un appareil végétatif souterrain, appelé mycélium, qui est en fait un enchevêtrement de filaments ressemblant à des racines, qu’on nomme aussi hyphes. On peut retrouver jusqu’à 100 kilomètres d’hyphes dans un litre de sol ! Un seul individu de champignon peut produire plus d’un kilomètre de mycélium en 24 heures !

Les champignons possèdent également des structures appelées sporophores, qui constituent leur fructification ou, autrement dit, leurs organes reproducteurs. Chez beaucoup de champignons, ces sporophores sont visibles et sont composés d’un pied, d’un anneau et d’un chapeau avec des lamelles ou des tubes sur lesquels se trouvent les spores.

Champignons shiitake poussant sur des bûches
Champignons shiitake poussant sur des bûches Photo courtoisie, shiitake-marusho.com

Les champignons ne sont pas uniquement bons à pulvériser des records puisqu’ils sont fort utiles, voire nécessaires, à la survie de nombreux végétaux. En nature, les racines de nombreuses plantes – plus de 80 % de tous les végétaux – sont étroitement liées à des champignons. Le mycélium des champignons agit comme une extension du système de racines des plantes, permettant à celles-ci de mieux s’approvisionner en eau et en éléments nutritifs. En outre, les semences de certaines plantes, comme celles de diverses orchidées par exemple, n’arrivent tout simplement pas à germer sans la présence d’un champignon. 

En retour, les plantes qui hébergent ces champignons leur fournissent des sucres pour assurer leur croissance et leur développement. Cette association bénéfique entre les racines d’une plante et d’un champignon filamenteux s’appelle mycorhize. D’origine gréco-latine, le mot mycorhize est composé des termes myco, qui signifie champignon, et rhiza, signifiant racine.

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