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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

CRITIQUE | Voici ce qu’on a pensé du spectacle «Les belles-sœurs symphonique», inspiré de l’œuvre classique de Michel Tremblay

TOMA ICZKOVITS
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Photo portrait de Bruno Lapointe

Bruno Lapointe

2025-07-31T23:00:00Z
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Après la pièce de théâtre, le livre, la comédie musicale et le film, Les belles-sœurs s’offre une nouvelle vie en version symphonique. Un spectacle magnifiquement porté par certaines des plus grandes voix féminines actuelles, mais dénué de la force implacable de l’œuvre de Michel Tremblay.

On connaît tous, ne serait-ce que sommairement, les grandes lignes des Belles-sœurs, œuvre intemporelle de Michel Tremblay qui souffle cette année ses 60 bougies. Germaine Lauzon, ses sœurs, ses voisines et ses amies ont toutes pris vie sous nos yeux à différentes reprises au fil des décennies, solidifiant leur statut d’icônes à la fois de la littérature et de la scène (et, depuis l’été dernier, du grand écran).

N’empêche, on peine à suivre le fil conducteur de l’œuvre classique, désormais transposée sur la scène de la Place des Arts dans une formule symphonique où le récit est privé de ses scènes et répliques pour ne garder que les chansons créées par René Richard Cyr et Daniel Bélanger pour la comédie musicale montée en 2010.

Manque de contextualisation

On a même, après la représentation, entendu des spectateurs confesser avoir eu du mal à saisir l’intrigue et le contexte dans lequel s’insèrent habituellement Gratis, Maudite vie plate, Crisse de Johnny et autres J’ai-tu l’air de que’qu’un qui a déjà gagné que’qu’chose?, ici revisitées par l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières sous la direction de Dina Gilbert.

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Les interventions du maître de cérémonie Simon Boulerice, pourtant destinées à servir de liant entre les chansons, ne suffisent pas. On les aurait souhaitées davantage étoffées pour mieux contextualiser les titres et les personnages, d’autant plus que Les belles-sœurs symphonique se boucle dans sa forme actuelle en 70 minutes seulement (on nous présente toutefois une première partie, assurée par le jeune pianiste Nathan Loignon). 

TOMA ICZKOVITS
TOMA ICZKOVITS

Il faut dire que différents problèmes de son ont rendu certains segments de chansons inintelligibles lors de la première médiatique de mercredi soir. La mise en scène minimaliste signée Lorraine Pintal n’aide pas non plus; le manque d’accessoires – pas un seul timbre Gold Star ne brille dans les mains des chanteuses! – vient nous éloigner de cet univers si savamment créé par Michel Tremblay.

Luce, Renee et Kathleen brillent

Heureusement que les interprètes féminines, cœur battant de cette production audacieuse, ont su attaquer leur partition avec fougue et verve. La première à s’élever au-dessus de la mêlée est sans contredit Luce Dufault, qui brille de tous ses feux sur la scène dans les habits de Pierrette Guérin. Autant durant la touchante Par la porte d’en avant, livrée en duo avec sa fille Lunou Zucchini, qu’en solo sur Crisse de Johnny, la chanteuse a soufflé le parterre entier à chacune de ses apparitions.

Renee Wilkin s’impose également sur les planches, reprenant le flambeau de Rose Ouimet après le départ de Marie Carmen du projet. Elle a su insuffler autant d’aplomb que de vulnérabilité à Maudit cul, un des moments les plus mémorables du concert. Même chose pour Kathleen Fortin, divine Des-Neiges Vermette, qui a su faire sienne l’émouvante Mon vendeur de brosse.


  • Le spectacle Les belles-sœurs symphonique est présenté à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal jusqu’à samedi. Il prendra ensuite l’affiche au Grand Théâtre de Québec les 28, 29 et 30 août.
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