[CRITIQUE] Voici ce qu’on a pensé de la nouvelle mouture québécoise de la comédie musicale «Chicago»


Bruno Lapointe
Rutilant, enivrant, hilarant, parfaitement bien huilé et diablement sexy: Chicago est bien plus qu’une simple comédie musicale, c’est un véritable tour de force dans la plus pure tradition de Broadway. S’agit-il du spectacle de l’été? Oh que oui! Et peut-être même de l’année.
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On connaît tous Chicago, ne serait-ce que par ses titres tels que All That Jazz ou Cell Block Tango, tous devenus des classiques du genre. Les airs n’ont pas pris une seule ride depuis leur création, il y a précisément 50 ans, ne quittant jamais réellement les haut-parleurs des aficionados. Et le récit, lui? Il demeure tout aussi efficace après tant d’années, résonnant étonnamment fort auprès des publics en 2025.
La comédie musicale – vue à Montréal pour les besoins de cette critique, soit avant qu'elle ne s'installe au Théâtre Capitole de Québec pour le mois d'août – nous plonge en plein cœur de l’Amérique des années 1920 où le jazz est roi, où la corruption et la décadence règnent et où le crime n’est rien de moins qu’un art.
Numéros musicaux endiablés
C’est dans cet univers brumeux qu’on fait la rencontre de Roxie Hart, une femme assoiffée de gloire qui se retrouve derrière les barreaux après avoir tué son amant. Envoyée au pénitencier de la matrone Mama Morton, elle s’acoquinera lentement – mais sûrement – avec Velma Kelly, une chanteuse de jazz condamnée pour le meurtre de son mari. Avec l’aide de leur avocat Billy Flynn, les deux prisonnières maniganceront alors pour retrouver les feux de la rampe, tout ça en enchaînant des numéros musicaux endiablés.
Le spectacle entier, on le devine, repose en majeure partie sur les épaules des interprètes de ces deux meurtrières, ici incarnées avec brio par Véronic DiCaire et Terra C. MacLeod (alias, respectivement Roxie Hart et Velma Kelly). Si leur chimie est particulièrement évidente – elles ont d’ailleurs partagé l’affiche de cette même comédie musicale à Montréal et à Paris en 2003 –, elles brillent chacune d’une lumière incandescente lorsque vient le temps de prendre le plancher en solo.

Véronic DiCaire prouve ainsi qu’elle fait désormais partie du clan très sélect des triple threats, mot utilisé dans l’industrie pour désigner ceux et celles qui maîtrisent parfaitement les trois fondements de la comédie musicale, soit le jeu, le chant et la danse.
Spectaculaire Terra C. MacLeod
Mais la star du spectacle est sans contredit Terra C. MacLeod, artiste montréalaise ayant à ce jour prêté ses traits au personnage de Velma Kelly à quelque 5000 reprises sur les scènes de la planète. Elle exsude un magnétisme et ce je-ne-sais-quoi (que les Américains désigneraient probablement par la star quality) qui commandent autant l’attention que l’admiration lors de chacune de ses apparitions sur scène.

Le titre de révélation de cette mouture de Chicago revient à Michaël Girard; on connaissait ses aptitudes vocales, mais il révèle ici un talent de comédien insoupçonné qui insuffle une crédibilité certaine – et essentielle – au personnage de l’avocat Billy Flynn. S’il en est à sa toute première comédie musicale d’envergure, il y a fort à parier qu’il ne s’agira pas de sa dernière.
À ses côtés, Mélissa Bédard offre pour sa part des prouesses vocales sidérantes, tout comme l’humoriste Neev qui s’approprie avec un aplomb impressionnant la partition musicale de son personnage. À noter, toutefois, que c'est Bryan Audet qui prend ces jours-ci le relais, se glissant dans la peau d'Amos Hart pour les représentations de Québec, puis Gatineau.
On se doit, finalement, d'attribuer une mention (très!) spéciale à David Noël qui épate dans un rôle dont on ne divulgâchera pas les détails dans ces lignes.
Danseurs irréprochables
Autour d’eux gravitent une horde de danseurs tous – sans la moindre exception – irréprochables, s’exécutant avec une précision chirurgicale. Saluons également la présence d’un orchestre entier qui vient ajouter au caractère immersif et rehausser de plusieurs crans l’ambiance musicale de la soirée.
Il y a bien mille et une raisons pour lesquelles Chicago est devenu au fil des ans un véritable monstre sacré de la comédie musicale. Et chacune d’entre elles est mise de l’avant, voire célébrée, dans cette mouture québécoise qui laissera assurément une marque ineffaçable dans l’histoire de Juste pour rire. Car oui, ce serait pratiquement un crime de manquer ce spectacle cet été. Tenez-vous-le pour dit!
- Le spectacle Chicago tiendra l’affiche du Théâtre St-Denis jusqu’au 27 juillet. Il sera ensuite représenté au Théâtre Capitole de Québec le 9 août, puis au Théâtre du Casino du Lac-Leamy à Gatineau. Pour toutes les dates, voyez: chicagolacomediemusicale.com.