CRITIQUE | Voici ce qu’on a pensé du spectacle «Les Boys», l’adaptation théâtrale du film-culte


Bruno Lapointe
Même près de 30 ans après avoir disputé leur premier match, Méo, Stan, Bob et compagnie n’ont rien perdu de leur forme. Les personnages du cycle culte de Louis Saïa enfilent à nouveau leurs patins avec le spectacle Les Boys, un nouveau tour de piste irrésistible, immensément divertissant et surtout franchement hilarant.
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Très peu d’histoires québécoises ont pu accéder à la légende au même titre que Les Boys; vingt-huit ans après la création: les répliques sont demeurées burinées dans notre imaginaire collectif, s’invitant toujours çà et là dans les conversations des initiés. Si le hockey est pour notre peuple une véritable religion, les quatre films de la franchise cinématographique (et de la série télé qui en a découlé), appartiennent vraisemblablement, eux aussi, au sacré.
Bref, l’idée de redonner vie à ces personnages dans un autre médium – ici, la scène –, était périlleuse. Casse-cou même, diraient certains. Et pourtant, le metteur en scène Marc St-Martin relève le défi avec brio, offrant une nouvelle vie (résolument plus moderne) à Stan et à sa bande, sans toutefois les dénaturer.
Adaptation exemplaire
Il fallait faire preuve d’énormément de doigté pour traîner les personnages et surtout leur humour jusqu’en 2025. Chapeau à Guillaume Corbeil, auteur de cette nouvelle adaptation, qui a assuré une transition fluide et sans heurt: les répliques demeurent tout aussi mordantes et savoureuses qu’à l’époque, sans risque de froisser les sensibilités modernes.
C’est donc dans un monde familier qu’on est plongé pour retrouver les membres des Boys sur la scène du Théâtre de Terrebonne – ils feront le tour de la province en 2026 –, recréant l’intrigue du tout premier film paru en 1997. Pour les novices, résumons-la simplement: un propriétaire de brasserie tente de s’acquitter d’une importante dette de jeu en envoyant son équipe de hockey disputer un match décisif sur la glace.

Cette équipe, elle est cette fois-ci composée de comédiens invariablement excellents, tous particulièrement incarnés dans leur mission de donner vie aux personnages mythiques. Oublie-t-on immédiatement les Rémy Girard, Pierre Lebeau, Marc Messier et autres Patrick Huard qui les ont précédés dans cet uniforme de hockey? Pas forcément. Et là n’en est pas non plus le but. Cette nouvelle génération de Boys vient insuffler une nouvelle énergie à ces héros, leur rendant un hommage particulièrement touchant.
Le trio étoile du spectacle
Du lot se distinguent tout de même David Savard – brillant, surtout dans son monologue prônant la «dureté du mental» –, Benoit Drouin-Germain – et son timing comique impeccable en Ti-Guy –, puis Denis Houle, ayant reçu le lourd mandat de succéder au regretté Paul Houde dans le rôle de Fern.
Mentions (très) très spéciales également à Thomas Derasp-Verge qui s’impose en seconde partie de spectacle et à Marie-Pier Labrecque qui multiplie les rôles et les costumes avec une aisance et une efficacité sidérantes. On ne peut non plus passer sous silence le travail de Marc St-Martin qui signe une mise en scène particulièrement inventive grâce à un décor qui se métamorphose au gré des scènes pour nous transporter de la brasserie de Stan au vestiaire, puis même sur la glace à l’acte final.
Bref, les puristes peuvent être rassurés: le mythe des Boys est entre bonnes mains, aujourd’hui perpétué par une solide équipe. À l’instar des films, ce spectacle continuera de rallier les publics encore très longtemps. Parce qu’il n’y a aucune raison pour que les adeptes cessent d’être toujours fidèles, prêts au combat.
- Le spectacle Les Boys est présenté au Théâtre du Vieux-Terrebonne jusqu’au 2 août. Une tournée provinciale s’amorcera en janvier 2026. Pour toutes les dates: lesboys.com.