[CRITIQUE] Osgood Perkins livre un hommage bien sanglant au génie de Stephen King avec la comédie d’horreur «The Monkey»


Bruno Lapointe
Moins d’un an après avoir marqué les esprits avec Longlegs, le cinéaste américain Osgood Perkins rapplique avec The Monkey, une adaptation diaboliquement efficace – et bien sanglante! – de la nouvelle classique signée Stephen King. Hollywood semble bel et bien avoir trouvé son nouveau maître de l’épouvante.
Les écrits de Stephen King, aussi brillants soient-ils, ont parfois eu peine à trouver le bon écrin pour leur transposition à l’écran. Certes, les Misery, L’enfant lumière (The Shining), À l’ombre de Shawshank ou encore La ligne verte sont sans contredit de véritables chefs-d’œuvre du septième art.
Mais ils sont également les exceptions qui confirment la règle.
Les mots du maître de l’horreur sont aujourd’hui tombés entre bonnes mains avec Osgood Perkins, cinéaste à l’étoile ascendante. Après avoir livré les excellents – mais méconnus – The Blackcoat’s Daughter, I Am the Pretty Thing That Lives in the House et Gretel & Hansel, il a enfin fait grand bruit dans le milieu de l’épouvante, l’été dernier, avec le thriller horrifique Longlegs.
En signant ici l’adaptation de la nouvelle de King, le réalisateur la fait sienne, la taillant sur mesure pour adhérer à la perfection à sa vision horrifique, bien dégoulinante d’hémoglobine.
Singe meurtrier
On fait donc cette fois-ci la rencontre de frères jumeaux qui grandissent auprès d’une mère monoparentale après que leur père a abandonné la cellule familiale. En fouillant dans ses effets personnels laissés derrière lui, les enfants trouvent un jouet tout ce qu’il y a de plus anodin: un singe mécanique. Mais cet objet est en fait capable de semer la mort autour de lui, se transformant en roulette russe dotée d’un rictus effroyable dès qu’on active sa manivelle.

Et lorsque le singe malveillant reprend du service après une longue période de dormance, les deux frères tenteront de stopper la malédiction simienne une fois pour toutes.
Deuil et souffrance
Armé de gallons pleins à ras bord d’hémoglobine – qu’il déversera copieusement au fil de scènes d’une violence extrêmement graphique –, Osgood Perkins aborde de front les thématiques du deuil et de ses chagrins avec une esthétique bien léchée, propre à lui. Car le cinéaste a l’œil pour le lugubre et même le grotesque, mettant en scène chaque trépas avec autant de grandiloquence que d’inventivité.
Dans le rôle double des frères jumeaux, Theo James embrasse quant à lui à pleine bouche tout l’humour – très noir – inhérent au scénario pour offrir une performance jubilatoire et parfaitement décalée. Le résultat, désormais à l’affiche sur nos écrans, s’impose d’ores et déjà comme un des films d’épouvante les plus satisfaisants de la saison.
The Monkey ✭✭✭ 1/2
Un film d’Osgood Perkins. Avec Theo James, Tatiana Maslany et Colin O’Brien. À l’affiche.