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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Critique du film «Ville Jacques-Carton»: un documentaire singulier sur l’histoire du «bidonville de Montréal»

PHOTO FOURNIE PAR SPIRA
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Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2025-09-05T23:00:00Z
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Dans Ville Jacques-Carton, son nouveau film coréalisé avec Jean-Marc E. Roy, le cinéaste André Forcier revisite un thème qui lui tient à cœur, l’embourgeoisement, en se penchant sur l’histoire fascinante de Ville Jacques-Cartier, un quartier ouvrier de Longueuil déjà décrit comme «le bidonville de Montréal».

Présenté en première au festival Fantasia en juillet dernier, Ville Jacques-Carton relate le combat d’un poète, Jean-Marc Desgent, qui se dresse devant un promoteur immobilier (Pierre Curzi) qui veut démolir de vieilles maisons de Ville Jacques-Cartier pour y bâtir une collectivité nouvelle avec des condos et des maisons «toutes pareilles». 

Refusant de lui vendre sa maison et voulant à tout prix préserver le patrimoine ouvrier de son quartier, Desgent décidera de raconter l’histoire des gens qui ont bâti cette petite municipalité qui a fusionné à Longueuil en 1969.

Œuvre singulière mélangeant la fiction et le documentaire, Ville Jacques-Carton est, en quelque sorte, une suite logique de Coteau rouge, une comédie fantaisiste sortie en 2011, dans laquelle André Forcier s’en prenait à l’embourgeoisement d’un secteur de Ville Jacques-Cartier.

Les moments les plus fascinants du film proviennent des témoignages touchants des vrais résidents du quartier qui ont passé toute leur vie, ou presque, dans cette ville ouvrière née pendant la crise du logement des années 1940. 

On y apprend que les bâtisseurs de Ville Jacques-Cartier sont des ouvriers qui, n’ayant pas d’endroit où se loger à Montréal, ont traversé le fleuve pour aller construire eux-mêmes leurs maisons avec des matériaux recyclés dans ce secteur rural de la Rive-Sud. Pendant ses premières années d’existence, le quartier n’avait même pas de réseaux d’égouts et d’aqueduc. Le film propose d’ailleurs une bonne sélection d’images d’archives de l’époque. 

Les scènes fictives de Ville Jacques-Carton sont, en revanche, beaucoup moins convaincantes. Réunissant à l’écran plusieurs comédiens de renom (dont France Castel, Gaston Lepage et Michèle Deslauriers), celles-ci privilégient un humour burlesque qui s’insère maladroitement dans le côté contestataire de ce documentaire atypique mais néanmoins intéressant.

  • Note: 3 sur 5
  • Ville Jacques-Carton, un documentaire d'André Forcier et Jean-Marc E. Roy mettant en vedette Jean-Marc Desgent, Pierre Curzi et France Castel. À l'affiche.
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