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L'article provient de Pèse sur start
Culture

Critique du film «28 ans plus tard»: Danny Boyle et Alex Garland continuent de réinventer le film de zombies

Photo fournie par SONY PICTURES
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Isabelle Hontebeyrie, Agence QMI

2025-06-20T00:00:00Z
2025-06-20T17:54:57Z
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Alfie Williams, Jodie Comer, Aaron Taylor-Johnson et Ralph Fiennes ont survécu au virus de la rage et composent avec un monde rempli d’infectés de la fameuse «fureur» dans cet excellent 28 ans plus tard (v.o. 28 Years Later). 

Est-ce parce que le spectre de la pandémie hante encore nos mémoires collectives, ou que nous sommes abreuvés (surtout avec l’actualité des derniers jours) de récits de fin du monde, ou encore que les amateurs (dont je suis) d’histoires post-apocalyptiques cherchent, à travers des séries comme The Last of Us ou des franchises comme Mad Max (au «reboot» décevant), une espèce de catharsis libératrice? Comment, donc, expliquer la fascination et l’immense satisfaction éprouvée devant 28 ans plus tard?

Miya Mizuno
Miya Mizuno

Brillamment mis en scène par Danny Boyle, l’excellent scénario d’Alex Garland (dont le Guerre civile de 2024 et le Ex Machina de 2014 résonnent avec une acuité particulière en ce moment) comble les cinéphiles en manque de sensations fortes, tant visuelles, qu’émotives et intellectuelles.

Si 28 ans plus tard s’ouvre sur la manière dont le petit Jimmy (incarné, adulte, par Jack O'Connell) parvient à échapper à une horde d’infectés grâce à son père, un prêtre anglican qui accueille la mort comme une libération (on y verra un commentaire troublant sur la ferveur religieuse et le martyr), l’action se déplace rapidement sur une île écossaise. La population y vit de manière presque normale, ayant réussi à échapper au virus.

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Photo fournie par SONY PICTURES
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Halluciné et satisfaisant

La journée est particulière puisqu’il s’agit de celle où Spike (Alfie Williams qui crève l’écran) doit s’aventurer sur l’autre île – la plus grande, celle qui fait office de continent, et qui est toujours en quarantaine – pour y tuer son premier infecté sous la houlette de son père, Jamie (Aaron Taylor-Johnson, efficace comme d’habitude). En filigrane – mais la sous intrigue ne tardera pas à devenir le moteur narratif principal du long métrage -, la maladie mystérieuse d’Isla (Jodie Comer dont le visage rappelle parfois celui de Diane Keaton à l’époque de Looking for Mr. Goodbar), l’épouse de Jamie et mère de Spike, que ce dernier va conduire chez un ancien médecin, Ian Kelson (Ralph Fiennes, déjanté, mais parfait) afin de la guérir.

Le suspense trépidant des scènes dites d’action cloue le spectateur le plus blasé sur son fauteuil. Les images d’Anthony Dod Mantle, le directeur de la photographie, collaborateur fréquent de Danny Boyle, rappellent celles de Ferrovipates (v.o. Trainspotting) avec le même effet hypnotique sur le cinéphile, ravi que son cerveau soit ainsi sollicité dans un film de zombies (même si Danny Boyle s’est toujours défendu d’avoir voulu faire un long métrage de ce genre). Au montage, Jon Harris (qui s’est, lui aussi, illustré dans les œuvres précédentes de Danny Boyle, ainsi que Kick Ass et plusieurs Guy Ritchie) intercale des extraits du poème Boots de Rudyard Kipling, le cinéaste souhaitant sans doute nous rappeler, de manière hallucinatoire, que l’Histoire se répète, inlassablement, jusqu’à ce que nous ayons tiré le seul enseignement qui vaille de la vie, le memento mori et memento amoris dit par le personnage de Ralph Fiennes.

Note: 4 sur 5

28 ans plus tard comble les cinéphiles les plus blasés dès le 20 juin.

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