Critique de «Wonka»: Timothée Chalamet est délicieux dans cette histoire des origines de Willy Wonka

Isabelle Hontebeyrie
Coscénarisé par Paul King, l’homme derrière les films consacrés à l’ourson Paddington, Wonka en comporte toutes les caractéristiques. C’est mignon, drôle, réconfortant et l’enthousiasme de Timothée Chalamet est communicatif.
Quoi de mieux, pour se mettre dans l’ambiance de Noël que de se plonger dans l’univers de Roald Dahl, l’auteur britannique de romans jeunesse, bien connu pour Les Gremlins, Matilda, Le bon gros géant et, évidemment, Charlie et la chocolaterie? Mais contrairement aux longs métrages de 1971 avec Gene Wilder et celui de 2005 avec Johnny Depp, ici, les aventures du personnage de Willy Wonka n’ont pas été imaginées par l’auteur.

C’est Paul King, scénariste et réalisateur de Paddington et sa suite, qui a planché sur les origines du chocolatier le plus fou, le plus coloré et le plus inventif de la littérature.
Réconfortant comme un chocolat chaud...
Fraîchement débarqué du bateau et armé de délicieuses recettes de chocolats, tous plus extravagants les uns que les autres, Willy Wonka (Timothée Chalamet, parfait dans ce rôle chantant et dansant, il mérite amplement sa nomination aux Golden Globes) veut mettre son projet à exécution: ouvrir une chocolaterie dans les Galeries Gourmet. Mais avant toute chose, il doit trouver un toit, ce qu’il fait chez Scrubbit (délicieuse Olivia Colman), sans se douter que la logeuse et son homme de main Bleacher (Tom Davis) rendent les locataires débiteurs à vie en leur faisant signer un contrat des plus désavantageux.

Mais ce n’est pas là le seul écueil auquel ce jeune Willy Wonka, idéaliste et rêveur, est confronté. En effet, le commerce de chocolat de la ville est contrôlé par trois hommes, Slugworth (Paterson Joseph), Prodnose (Matt Lucas) et Fickelgruber (Mathew Baynton), réunis en cartel monopolistique et qui interdisent, grâce à la collaboration musclée du chef de police (Keegan-Michael Key), toute concurrence.
Avec le soutien de Noodle (Calah Lane), jeune pensionnaire malgré elle de Scrubbit et les autres prisonniers de la logeuse, Willy Wonka va donc s’attaquer au trio malfaisant afin de réaliser son rêve, ouvrir sa chocolaterie, projet sur lequel plane l’ombre bienveillante de sa mère (Sally Hawkins). Évidemment, le tout serait incomplet sans la présence d’un Oompa-Loompa (Hugh Grant, hallucinant), bien décidé à récupérer les grains de cacao involontairement dérobés par le jeune homme.

Parce que Wonka est produit par David Heyman, l’homme derrière l’adaptation cinématographique de la saga des Harry Potter, on en retrouve des accents – surtout visuels – au fil des 116 minutes bien remplies. L’intrigue simple, claire, mais néanmoins fournie à la manière des Paddington regorge de moments tendres, doux, amusants... et complètement sautés (on note d’ailleurs l’apparition trop rapide de Rowan Atkinson, prêtre à la solde des chocolatiers). À renfort d’effets spéciaux réussis, la magie de Willy Wonka opère, le sourire et l’énergie de Timothée Chalamet illuminant le grand écran et rendant le tout bien réconfortant... comme un chocolat chaud.
Wonka fait saliver les cinéphiles dès le 15 décembre.