Critique de «Trollée» Un suspense classique

Isabelle Hontebeyrie
Meghann Fahy se prête au jeu de la victime dans un suspense suffisamment bien ficelé pour susciter l’intérêt.
Oui, on le sait, la prémisse est faible, voire incroyable, tout comme bon nombre des rebondissements. Mais la manière dont le réalisateur et coscénariste Chris Landon ne se prend jamais au sérieux fait de Trollée un divertissement amusant, à défaut d’être mémorable.
Violet (Meghann Fahy) est veuve et elle a confié son jeune fils, Toby (Jacob Robinson), aux bons soins de sa sœur, Jen (Violett Beane). Elle est un peu nerveuse lorsqu’elle arrive au restaurant pour sa première date avec Henry (Brandon Sklenar). Mais elle est vite rassurée, l’homme est aussi beau qu’il est courtois.

Malheureusement, Violet commence à recevoir des messages étranges et anonymes par Air Drop, ce système d’envoi instantané pour les appareils Apple. L’étrange devient rapidement menaçant, un homme masqué et armé se trouvant chez elle avec son fils et sa sœur. Les exigences de la personne anonyme se font de plus en plus précises et Henry en est la cible. Évidemment, elle tente de résister, sans succès, et elle se voit dans l’obligation de poser des gestes contre sa date sans jamais, bien sûr, lui révéler qu’elle est en danger.
Quelques moments humoristiques viennent ponctuer ce suspense technologique, notamment les interventions du serveur (Jeffery Self) qui sont toutes savoureuses.
Le réalisateur Chris Landon maîtrise tous les codes du genre, ses plans de caméra mettant en évidence la beauté des décors font rapidement basculer le spectateur dans un univers anxiogène et étouffant. On s’en doute, malgré toutes ses qualités, Trollée ne fait pas dans le subtil et frôle même parfois le ridicule. Mais ce n’est pas grave, personne ici ne se prend au sérieux et tout le monde n’a qu’un seul objectif: nous faire oublier notre quotidien.
Note: 3 sur 5