Critique de «Rumeurs»: Roy Dupuis + Cate Blanchett + zombies = éclats de rire

Isabelle Hontebeyrie
Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson s’amusent en imaginant une histoire délirante de dirigeants du G7 aux prises avec des zombies dans le film Rumeurs. Roy Dupuis, Cate Blanchett, Alicia Vikander et Charles Dance s’en donnent à cœur joie.
Nous sommes dans le décor enchanteur de la réunion du G7. La nature environnante et la table fort garnie doivent permettre aux participants de discuter, avec tout le sérieux qu’on imagine, des graves problèmes du monde.
Mais il ne faut pas oublier que nous sommes dans un long métrage signé Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson. L’envers du décor est donc moins sérieux. Même si Hilda Ortmann (Cate Blanchett, dont on oublie souvent le talent pour la comédie), la chancelière allemande, a des airs d’Angela Merkel, elle fait rapidement les yeux doux à Maxime Laplace (Roy Dupuis en séducteur impénitent aux dialogues truculents), le premier ministre canadien... qui a déjà couché avec Cardosa Dewindt (Nikki Amuka-Bird, que l’on connaît de nombreuses productions télévisées anglaises), son homologue britannique.

On trouve également le président français Sylvain Broulez (Denis Ménochet), le premier ministre italien, Antonio Lamorle (Rolando Ravello), le japonais Tatsuro Iwasaki (Takehiro Hira). Et, bien sûr, Edison Wolcott (Charles Dance), le président américain. Ah oui, et Alicia Vikander, en secrétaire générale de l’Europe, parle suédois.
Dès le début, quelques détails nous font comprendre que rien n’est sérieux, et que tout est à prendre au second degré. Lorsque les dirigeants du G7 finissent par comprendre qu’ils ont affaire à des zombies, ils doivent trouver un moyen de survivre. Les cinéphiles verront également un cerveau géant, une scène qui rappelle la légende arthurienne ainsi que des références visuelles à La chambre interdite, du tandem Maddin-Johnson.
Sous les clins d’œil déjantés et les rires, on trouvera évidemment dans Rumeurs une féroce critique sociale et politique, une caricature fine et incisive des gouvernants (la référence à Joe Biden est évidente, celles au Canada également). Et l’on apprécie donc ce petit bijou jusqu’à la fin!
Note: 3,5 sur 5
Le film prend l’affiche le 18 octobre.