Critique de «Man’s Best Friend» : le nouveau bonbon pop de Sabrina Carpenter
Cédric Bélanger
Sabrina Carpenter a soulevé un tollé, ce printemps, quand elle a dévoilé la pochette de Man’s Best Friend, qui la montre à quatre pattes face à un homme debout, dont on ne voit pas le visage et qui lui tire les cheveux.
La jeune Américaine de 26 ans, qui a atteint la classe supérieure de la célébrité grâce au succès du ver d’oreille Espresso, en 2024, se muait-elle en reine de la provocation à la Madonna de l’époque Erotica?
Pas tant que ça finalement. Certes, des allusions sexuelles tapissent les 12 chansons du septième album de Sabrina Carpenter, mais le ton est davantage à la rigolade, comme c’est maintenant la marque de commerce de cette autrice douée pour les jeux de mots et les clins d’œil moqueurs.
Man’s Best Friend, journal des hauts et des bas amoureux de la génération Z, fera plutôt parler de lui pour les bonnes raisons: les textes sont astucieux à défaut de révolutionner l’art poétique en chansons, la réalisation est d’une redoutable efficacité et quelques écoutes suffisent pour identifier des succès en devenir.
Trio de tête
Il y a d’abord eu Manchild, premier extrait lancé en juin. Sans égaler la frénésie d’Espresso, ce titre aux accents country-pop a ramené Sabrina Carpenter dans les hauteurs des palmarès.
Le second simple a le potentiel de faire mieux. Massivement influencée par ABBA et le disco, Tears (le vidéoclip est savoureux, en passant) pourrait rallier une clientèle plus âgée et faire fureur sur les pistes de danse.
Idem pour House Tour, qui puise pour sa part son inspiration dans les années 1980.
Même si elles ne pas aussi fortes que le trio de tête que nous venons de citer, Goodbye et My Man on Willpower fournissent une autre démonstration que Sabrina Carpenter sait comment s’inspirer du passé sans banalement le copier.
Comme tout bon album pop qui se respecte, Man’s Best Friend comporte son lot de ballades. Dans ce créneau, notre préférence va à Sugar Talking et We Almost Broke Up Again Last Night, plus inspirées que l’oubliable Don’t Worry I’ll Make You Worry.
L’impact de Jack
Man’s Best Friend est le résultat des efforts d’un trio formé de Carpenter, John Ryan et Jack Antonoff.
La réputation de ce dernier n’est plus à faire. Il a travaillé avec des vedettes du calibre de Taylor Swift, Lana Del Rey, Lorde, Kendrick Lamar, entre autres. Il avait déjà mis sa griffe sur quelques titres du précédent Short n’ Sweet. Ici, son rôle s’enrichit. Pour le meilleur, est-on enclin à décréter.
S’il n’a pas lieu de crier au génie, Man’s Best Friend n’en reste pas moins un album de très bonne qualité, un autre bonbon pop dans la discographie de Mme Carpenter.
- Man’s Best Friend, un album de Sabrina Carpenter : 3 étoiles et demie sur 5
- Disponible le 29 août 2025